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Comment Macron le magicien veut ressusciter la police de proximité

Quand la gauche n’a plus d’idées, il ne lui reste que des slogans. Fidèle à son maître en politique (un certain François Hollande), Emmanuel Macron ressuscite quelques idées d’hier, dans l’indifférence quasi-générale ; tout en jouissant jusqu’ici d’une complaisance assez spectaculaire de certains médias. Alors à nous de faire le travail. Précisément, de quoi s’agit-il? Pour mieux masquer la vacuité de son projet, Emmanuel Macron a donc ressorti récemment du placard la vieille lune socialiste de la « police de proximité », supprimée en 2003 par Nicolas Sarkozy. Tout le monde se souvient de ces images, à Toulouse, et le ministre de l’Intérieur de réclamer plus d’élucidations et moins de matchs de rugby avec les voyous. Il avait totalement raison. On essaie aujourd’hui de lui donner tort mais c’est peine perdue. Sa décision était la bonne.

Quinze ans plus tard, le candidat d’ »En marche » a fait l’effort de reformuler la chose et appelle ça désormais « police de la sécurité quotidienne », dans une novlangue chère aux socialistes. Mais dans le fond personne n’est dupe: c’est la même chose. Pour un homme qui se vante d’être le héraut de la modernité en politique, c’est assez cocasse d’ailleurs… Il faut dire qu’à gauche, cette idée est plus qu’un concept. C’est un symbole. Un mythe destiné à allumer des contre-feux. Mais aussi et surtout une vieille recette désuète, qui consistait alors à glaner des informations sans permettre de vrai suivi judiciaire derrière. En bref, beaucoup d’efforts pour rien pour des policiers alors surchargés de travail. En effet, Emmanuel Macron a déjà oublié qu’à l’époque, couplée aux 35 heures, la police de proximité avait provoqué des remous incroyables au sein des effectifs. Mais puisqu’il faut lui pardonner son « immaturité » politique…

Alors que les Français restent très attachés à leur sécurité au point d’en faire une de leurs préoccupations majeures, Emmanuel Macron a tout simplement deux décennies de retard, tombant à son tour dans les travers d’une idéologie qui pense que transformer les policiers en travailleurs sociaux est la solution miracle aux problèmes d’insécurité. Ce qu’oublie de rappeler Emmanuel Macron, c’est le funeste bilan de cette police de proximité.

Entre 1997 et 2002, les statistiques mesurant la délinquance n’ont jamais affiché de si mauvais résultats! C’est notamment en 2001, pour la première fois de son histoire, que la France franchit la barre des quatre millions de crimes et délits enregistrés par les services de police et de gendarmerie. Dans cette même période, les actes de violences ont cru de 50%, tandis que les zones de non-droit se sont multipliées sur le territoire national… Enfin sous cette période les crimes et délits ont littéralement explosé (+ 17 %). Si Lionel Jospin avait eu le courage de reconnaître l’échec de cette politique en jurant qu’il avait « pêché par naïveté », il en paya le prix fort en 2002.

Réalité du terrain

La question est: pourquoi Emmanuel Macron veut-il nous resservir cette police aujourd’hui? Quoi de neuf? Pour quel résultat? Y’a-t-il eu plus d’élucidations à cette époque? Non, bien au contraire.

En réalité, selon Emmanuel Macron, l’insécurité se résume à une lutte contre les incivilités, facilement sanctionnées par cette « police de la sécurité quotidienne« . Enivré par les sondages, il ne voit pas que le monde a changé depuis 1997, date à laquelle la police de proximité fut mise en place. Le trafic de stupéfiants a explosé et, trop souvent, des habitants vivent terrifiés sous le joug de dealers tout-puissants. Quel impact aura la police de proximité sur ces zones de non-droit? Aucun. On peut même craindre que les policiers affectés à ce service soient totalement impuissants, faute de moyens matériels et juridiques adaptés pour intervenir.

Aujourd’hui comme hier, ce dispositif est donc synonyme de laxisme.

Couplé aux 35 heures, il a d’ailleurs abouti à une dispersion des moyens et une fatigue généralisées, en raison des heures de travail supplémentaires qu’il demandait. Emmanuel Macron n’est ni plus ni moins dans la continuité de son ex-collègue du gouvernement Christiane Taubira…

Défendre l’honneur des policiers

Face à une délinquance qui atteint des niveaux inquiétants, seules des propositions en phase avec les réalités du terrain garantiront le droit à la sécurité et à la tranquillité de tous les Français. Bien sûr, il faut des policiers de terrain, conscients des enjeux des quartiers dont ils ont la charge. Mais faut-il déjà qu’ils aient les moyens d’entrer dans ces quartiers! Bien sûr, il faut du renseignement, pour que la police soit au courant des agissements des uns et des autres, et faire de la prévention. Mais celle-ci n’est rien sans une sanction exemplaire.

La France a plus que jamais besoin de moyens d’investigations puissants et modernes. De réponses pénales à la hauteur. Bref, la France a plus que jamais besoin d’avoir des policiers et des gendarmes qui soient dotés de moyens matériels et juridiques à la hauteur des difficultés dans lesquelles ils exercent leur métier. Et le premier défi, c’est de ne rien laisser passer lorsqu’il s’agit de l’honneur des policiers. De mon côté, le choix est clair: je ne tolère aucune insulte, aucune menace, aucune mise en cause contre ceux qui nous protègent. Et contrairement à Emmanuel Macron qui a fait un odieux procès en discrimination aux policiers qui procèdent à des contrôles d’identité, je sais que ce n’est pas avec naïveté mais avec fermeté que l’on parviendra à rétablir la sécurité de tous les Français.

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