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« Emmanuel Macron méprise la police » : retrouvez mon interview Le Figaro

LE FIGARO – Pour le député LR de Nice, il est «inacceptable» de mettre sur un même plan policiers et délinquants. Éric Ciotti fustige le bilan et les projets sécuritaires à gauche.

Pourquoi la situation se dégrade-t-elle autant dans les banlieues et en prison?

Le quinquennat de François Hollande s’achève dans une faillite générale. L’État a perdu toute autorité. Les gardiens de prison, les policiers ne se sentent plus soutenus. Et la crise de confiance s’amplifie. Le gouvernement a maltraité les forces de l’ordre. Aujourd’hui, certains candidats à l’élection présidentielle les méprisent ouvertement ou les menacent, comme M.Macron ou M.Mélenchon. Quand M. Macron prône en même temps, selon sa formule privilégiée, la tolérance zéro pour les délinquants et les policiers, on dirait qu’il veut opposer deux bandes rivales. Mettre sur le même plan les délinquants et les membres des forces de sécurité, policiers ou gendarmes, constitue une faute inacceptable. Nous devons protéger ceux qui nous protègent et non pas jeter sur eux la suspicion, comme le fait M. Macron. Quand on sait que ce candidat, faux nez de M. Hollande, a choisi comme représentant de son mouvement politique dans le Val-d’Oise un certain Mohamed Saou, proche des Indigènes de la République, il y a lieu de s’inquiéter !

« Le programme délirant de Jean-Luc Mélenchon aboutirait à déstabiliser nos forces de sécurité, la mesure la plus absurde étant la suppression des brigades anticriminalité »

Mais il vient juste de l’écarter…

Parce que l’affaire s’est ébruitée. Les Indigènes de la République prônent en effet la haine de la police. Les cautionner, de près ou de loin, c’est encourager le communautarisme.

Et Jean-Luc Mélenchon?

Son objectif est de détruire l’ordre. Son programme délirant aboutirait à déstabiliser nos forces de sécurité, la mesure la plus absurde étant la suppression des brigades anticriminalité qui sont souvent les derniers remparts contre la violence dans certains quartiers.

Quel modèle défendez-vous alors?

François Fillon sera le président de l’autorité républicaine. Dès son élection, il fera voter une grande loi de programmation qui accordera 3 milliards d’euros de plus sur cinq ans pour la police et la justice. Avec la construction de 16.000 places de prison. Nous rétablirons les peines planchers pour les récidivistes, que Mme Taubira avait supprimées. Nous limiterons le recours aux aménagements de peine devenu systématique. Et les polices municipales seront armées, sauf dérogation, dans les villes de plus 20.000 habitants

« Sous Hollande, plus de 230.000 titres de séjours ont été accordés. Il faudra réduire considérablement ce nombre »

Et sur l’immigration?

À la frontière entre la France et l’Italie, il est prévu cette année, dans mon département des Alpes-Maritimes, l’arrivée de 50.000 migrants. C’est une augmentation de 50% par rapport à 2016! Rien que le week-end dernier, la police a contrôlé pas moins de 500 illégaux. Il faut refuser de laisser dévoyer le droit d’asile qui est notre honneur et reconduire immédiatement à la frontière les déboutés. Il faut aussi expulser de France les étrangers auteurs de crimes et délits graves, en particulier liés au terrorisme.

Mais comment endiguer le flux incessant des migrants?

L’urgence pour François Fillon sera de maintenir le contrôle à nos frontières. Car, en raison des limitations imposées par le traité de Schengen, ces contrôles vont s’arrêter le 13 novembre prochain. Le président de la République devra impérativement engager la renégociation de Schengen. Il faudra aussi durcir le ton avec les pays sources d’immigration économique pour qu’ils reprennent leurs ressortissants, en conditionnant les aides que nous accordons à ces pays. Et puis fermer définitivement tous ces campements qui, comme celui de Grande-Synthe près de Dunkerque, ont constitué un véritable appel d’air pour l’immigration clandestine.

Faut-il des quotas?

Ils sont indispensables pour réguler l’immigration régulière. Sous Hollande, plus de 230.000 titres de séjours ont été accordés. Il faudra réduire considérablement ce nombre. La France doit demeurer une terre d’accueil, mais elle ne saurait rester ouverte à tous les vents.

Propos recueillis par Jean-Marc Leclerc.

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