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« Une prison à Saint-Laurent le choix le plus pertinent » : Retrouvez mon interview à Nice-Matin

Nice-Matin – Eric Ciotti prend position pour le projet défendu par le préfet et l’État, face à l’urgence dans le département d’augmenter le nombre de places.

Eric Ciotti n’a pas daigné rendre visite aux surveillants de prison pendant leur conflit ? Il trouve la critique rude. Et surtout « injuste ». Le député de la 1re circonscription n’avait simplement pas envie, dit-il, « d’instrumentaliser un mouvement syndical ». « C’est d’ailleurs pour cela que je ne suis pas allé sur place pour me montrer, mais j’agis », rétorque-t-il. L’UFAP-UNSa qui le brocarde ? Il prend de la hauteur… Bat en brèche. Et dégaine les rendez-vous qu’il a organisés avec les syndicats sur le sujet. Car le dossier de la prison, ça lui parle. « Ce n’est pas un sujet que je survole, bien au contraire. » Et pour ce qui est de Nice, il prend clairement position.

L’UFAP -UNSa vous reproche de ne pas vous intéresser au sort des surveillants de la prison de Nice…

La question de la surpopulation carcérale, la situation des gardiens ont fait l’objet d’un rapport que j’ai remis en juin 2011 au Président Sarkozy, avec pour objectif de renforcer l’efficacité de la peine. Et je parlais d’un objectif à atteindre de 80 000 places de prison à l’horizon 2018, (il y en avait à l’époque environ 56 000). Cela avait été repris dans la loi de programmation relative à l’exécution des peines de mars 2012. On avait fait bouger les lignes ! Mais Christiane Taubira a tout rejeté… En un quinquennat, Hollande a construit moins de 1000 places de prison, dont la plupart décidées sous Sarkozy.

Plus récemment, votre implication ?

Le 8 novembre à l’Assemblée, j’ai demandé la mise en place d’un plan d’urgence pour les prisons. J’évoquais les violences dont sont victimes les gardiens, les 1800 postes vacants, la surpopulation et la radicalisation qui est préoccupante. C’est un sujet majeur jamais pris en compte dans nos politiques publiques. Et les surveillants sont les parents pauvres de toute la chaîne sécuritaire. Ils méritent plus de considération.

Et au niveau local ?

C’est un problème départemental. Il y a une surpopulation chronique à Grasse, mais surtout à Nice. Il n’y a pas de structure d’accueil des mineurs, comme à Marseille. Le quartier femmes à Nice craque, ce n’est plus possible. Il manque aussi un centre éducatif fermé. Je regrette l’absence de courage et la démagogie du maire de Cagnes, Louis Nègre, à cause de qui le projet, déjà financé par le conseil départemental, n’a pas pu se faire(1).

Quelles solutions pour Nice ?

L’urgence, c’est un nouvel établissement et pas un rafistolage de la maison d’arrêt actuelle, qui ne serait qu’un placebo. Et surtout, cela nous priverait de l’opportunité de construire cette nouvelle prison qui est indispensable pour la sécurité de nos concitoyens. Le manque de places pèse sur toute la chaîne judiciaire et empêche l’exécution des peines de prison ferme. Aujourd’hui, des délinquants condamnés qui restent en liberté, c’est inacceptable pour ceux qui les ont interpellés et pour les victimes.

Le projet à cheval sur Saint- Laurent et La Gaude ?

C’est le choix qui me paraît le plus pertinent : visé par les services de l’État, soutenu par le préfet. Cela permettrait d’aller plus vite. Revenir sur ce choix, ce serait accepter qu’il n’y ait pas de nouvel établissement dans les Alpes- Maritimes, ce n’est pas concevable.

Les maires s’opposent à cette construction.

Il faut arrêter la démagogie et la mauvaise foi de la part de quelques élus. Si on défend sincèrement la sécurité, il faut s’en donner les moyens. Continuer à s’opposer à des fins électorales est irresponsable.

Que fait-on de la maison d’arrêt de Nice ?

Le projet de Grasse(2) défendu par le préfet mais finalement abandonné, il faudrait le faire. D’autant qu’il ne soulève aucune opposition. Si Grasse et Saint-Laurent voient le jour, alors la prison de Nice n’a plus sa place dans ce quartier traditionnel. Pourquoi pas une vocation plus souple, pour les détenus en semi-liberté ?

Son extension comme le souhaiterait Christian Estrosi ?

Un rapport du ministère sous Jean- Jacques Urvoas juge cela impossible. Et puis, que fait-on des détenus pendant les travaux ? Là aussi, ceux qui soutiennent ça sont irresponsables. C’est une façon hypocrite de faire en sorte que rien ne se fasse.

Propos recueillis par Stéphanie GASIGLIA

1- Le conseil départemental avait acheté des locaux à Cagnes pour y implanter le centre éducatif fermé. Le Maire de Cagnes s’était opposé fermement au projet qui avait finalement capoté,
2- Une unité de 500 places à côté de la maison d’arrêt actuelle