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Tribune Le Figaro : « Face au chaos migratoire le « en en même temps » de Macron ne résout rien »

Due à un continent africain en pleine expansion démographique et aux conflits territoriaux, la crise migratoire frappe de plein fouet notre Europe vieillissante et menace les fondements même de notre civilisation.

D’abord par la création de ghettos communautarisés où l’influence grandissante de l’islamisme gangrène le quotidien de ceux qui y vivent. Sans parler de l’explosion de la criminalité dans ces quartiers perdus de la République ou du coût social et économique que représente l’immigration incontrôlée avec notamment un coût de l’AME qui s’élève à presque 1 milliard d’euros et un budget de l’asile dépassant les 2 milliards.

Au milieu de ce chaos, le renoncement et le cynisme se disputent aux bons sentiments. «Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes», ironisait déjà Bossuet.

Cette situation dramatique n’est pas née du hasard mais bien des décisions politiques laxistes en France et à travers l’Europe. Le système est aujourd’hui à bout de souffle. Malgré les coups de menton de M. Collomb, rien ne change fondamentalement dans nos politiques migratoires. 450.000 à 500.000 étrangers en situation irrégulière se maintiennent chaque année en France à la faveur des renoncements successifs et assumés des gouvernements de MM. Hollande et Macron.

De leur propre fait, la procédure d’asile  est devenue une voie légale de l’immigration illégale:

96% des déboutés restent en France. Le seuil tolérable est déjà franchi. Quant au nombre de titres de séjour délivrés, il a plus que doublé en 20 ans, passant d’environ 100.000 en 1996 à 262.000. Soit le plus haut niveau depuis 43 ans!

Gérard Collomb, aidé par la naïveté de l’aile gauche de la majorité, prétend que sa loi sur l’asile et l’immigration traduira un changement de cap vers une plus grande fermeté. C’est faux. C’est totalement faux. Ce texte inutile et dangereux passe à côté des vrais problèmes. Il ne propose que des mesurettes technocratiques et n’aura aucun impact pour restreindre les flux d’entrée ou favoriser les éloignements. Pire, il aggravera les dysfonctionnements déjà existants!

Le projet de Collomb ne rétablit pas le délit de séjour illégal en France, il ne fait pas de la rétention administrative la règle pour éloigner les étrangers en situation irrégulière, il ne réduit pas l’attractivité du modèle social français, il ne supprime pas la circulaire Valls sur la régularisation des clandestins. Ce texte réduit les sanctions pour les complices des passeurs qui se camouflent derrière un pseudo-délit de solidarité, il ne réforme pas le Code de la nationalité et permet enfin l’extension du regroupement familial aux frères et sœurs de réfugiés mineurs. En réalité cet ensemble de lacunes et de mesures laxistes va créer un nouvel appel d’air irresponsable qui renforcera les flux et laissera le champ libre aux passeurs, ces négriers des temps modernes qui exploitent la misère humaine.

Le «en même temps» n’existe pas lorsqu’il s’agit de la souveraineté d’un pays. On ne peut pas d’un côté refuser l’Aquarius dans nos ports et de l’autre accueillir ses passagers en France via l’Espagne !

Emmanuel Macron pratique en matière d’immigration un «en même temps» qui ne résout rien. Car, autant le dire clairement, le «en même temps» n’existe pas lorsqu’il s’agit de la souveraineté d’un pays. On ne peut pas d’un côté refuser l’Aquarius dans nos ports et de l’autre accueillit ses passagers en France via l’Espagne !

En fait la France continue à obéir à une idéologie de soumission à la «submersion migratoire», selon le mot de Gérard Collomb. Dans l’Union Européenne, plus de 1,6 million de migrants sont entrés irrégulièrement entre 2015 et 2017.

La densité d’un tel flux a également empêché des contrôles rigoureux et permis l’entrée en Europe de terroristes de l’État islamique se fondant au milieu des migrants pour attaquer l’Europe, comme ce fut le cas le 13 novembre 2015 à Paris. Cette candide irresponsabilité porte une autre conséquence dramatique: le cimetière de la Méditerranée et ses 15.000 morts en quatre ans, ces victimes de l’aveuglement migratoire et de l’ignominie des passeurs doivent nous pousser à agir. En 2017, au moins 8 personnes ont trouvé la mort chaque jour en tentant de traverser la Méditerranée. Seule la fermeté migratoire permettra de juguler cette tragédie.

Face à ces drames, les dirigeants européens ont préféré jusqu’alors fermer les yeux et se sont couchés lorsque la chancelière allemande, Angela Merkel, en 2015, a pris la décision suicidaire d’ouvrir les vannes de l’immigration massive, soutenue par Emmanuel Macron qui y voyait le sauvetage de «la dignité de l’Europe». Voilà pourquoi le plus grand défi auquel doit faire face l’Europe en ce début de XXIe siècle oblige aujourd’hui ses dirigeants à prendre des mesures fortes et courageuses.

Notre politique en matière d’immigration doit changer radicalement de dimension et surtout de cap. À cet égard, les décisions inédites des ministres de l’Intérieur italien Matteo Salvini et allemand Horst Seehofer doivent constituer un électrochoc et une prise de conscience salutaire.

Il est urgent de mettre en place en Europe une force d’intervention commune pour frapper militairement les passeurs mafieux, pour ensuite leur imposer un blocus des ports de départ, d’installer des «hot spots» pour que les demandes d’asile soient faites dans les pays d’origine des migrants et de contraindre les pays africains comme la Tunisie ou le Nigeria à réadmettre leurs ressortissants. Il est enfin urgent d’expulser tout demandeur d’asile et réfugié débouté.

Dos au mur, deux voies contraires s’offrent à la France et à l’Europe. La voie du renoncement, celle d’un continent où un étranger arrivé sur notre sol est assuré de ne jamais en repartir, celle des mesurettes, du diktat de la CEDH et du règne du droit européen sur le droit national. C’est sur cette voie que continuent à cheminer, malgré leurs discours, Emmanuel Macron et Gérard Collomb. Ou alors celle d’un changement radical de politique migratoire, de contrôle réel des frontières, de l’autorité, gage d’humanité et de l’arrêt de l’immigration de masse. Cette voie mérite mieux que la caricature. À nous de la suivre!

Les peuples, eux, ont longtemps subi en silence mais ne veulent plus accepter l’inacceptable. Sans réponse courageuse et responsable, l’Europe sombrera dans l’histoire et la France avec elle.

Tribune publiée dans Le Figaro le 21 juin 2018.