Mon actualité

Suspensions de prescription : l’UMP dénonce une opération de diversion – Le Figaro

TORPEUR des vacances ou embarras dans les rangs de l’opposition ? Les caciques de l’UMP se sont faits discrets mercredi après la montée au créneau de Christiane Taubira contre la politique judiciaire de 2004 à 2012. La garde des Sceaux a dénoncé le « laxisme de la droite » et des ministres de la Justice qui l’ont précédée et qui, selon elle, ont agi « en infraction par rapport a la loi » pendant huit ans.

Parmi les très rares à réagir, Eric Ciotti se dit « scandalisé par la mauvaise foi et la malhonnêteté intellectuelle » de la garde des Sceaux « Comme si la droite avait volontairement voulu remettre en liberté des criminels… Soyons sérieux Tout cela n’est qu’une manœuvre de diversion des vrais problèmes que pose la politique qu’elle conduit », ajoute le députe des Alpes- Maritimes.

« Il y a peut-être eu une erreur juridique il y a dix ans, sur laquelle nous n ‘avons pas de prise aujourd’hui, et qui va conduire à la libération d’une dizaine de détenus, estime un membre du comité politique de l’UMP En revanche, la politique de Mme Taubira, qui refuse toute nouvelle place de prison, conduit à la libération de détenus aujourd’hui »

Sous couvert d’anonymat, un ancien ministre de la Justice estime les accusations de Christiane Taubira « complètement bidons ». « Cette affaire est un montage complet pour faire diversion. Christiane Taubira s’est mise dans une position intenable en refusant la création de toute nouvelle place de prison. Elle le sait et cherche une porte de sortie. Et sur sa route, il n’y a pas que l’opposition : il y a aussi ses « amis » du gouvernement », estime l’élu. Rue de Vaugirard, on ironise « C’est un secret de polichinelle que Manuel Valls est le premier ravi des ennuis dans lesquels se trouve sa chère collègue. »

Si l’affaire du décret de 2004 embarrasse à droite, elle constitue, aux yeux de certains, une nouvelle preuve de la faiblesse des politiques à l’égard des juges. C’est la thèse défendue par le députe UMP de l’Yonne Guillaume Larrivé. Il juge que « les propos simplistes et politiciens de Christiane Taubira sont d’une mauvaise foi indigne ». « La vérité technique et juridique est très différente des allégations délirantes de la ministre de la Justice », accuse cet ancien conseiller de Brice Hortefeux au ministère de l’Intérieur. La faute, estime-t-il, « c’est l’application absurde qu’en font aujourd’hui les juges de la Cour de cassation ». « Une nouvelle fois, hélas, les Français sont victimes de la fantaisie judiciaire », conclut Guillaume Larrivé.

Autant de polémiques a l’écart desquelles souhaite rester l’ancien ministre de la Justice Michel Mercier « De 2004 a 2013, personne n’a attaqué le décret Perben devant le Conseil d’État. Ni la majorité, ni l’opposition, rappelle le centriste. La justice est une affaire trop importante pour que l’on s’amuse à polémiquer dessus. Elle n’appartient ni à la droite, ni à la gauche. Et ce n’est certainement pas un sujet a traiter avec désinvolture, au cœur de l’été, comme certains s’y amusent »