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Surpopulation carcérale : Eric Ciotti regrette la prise de conscience tardive du Gouvernement et déplore l’hypocrisie dont il fait preuve

Le premier ministre Manuel Valls et le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas se sont rendus ce matin à la maison d’arrêt de Nîmes pour une visite sur la question de la surpopulation carcérale. Je regrette la prise de conscience tardive du Gouvernement sur ce fléau dont l’impact direct sur le niveau de sécurité à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements pénitentiaires est particulièrement inquiétant, et déplore une nouvelle fois l’hypocrisie dont il fait preuve. Si ce déplacement au sein d’une maison d’arrêt affichant un taux de surpopulation carcérale hors normes est une réponse directe au désastreux bilan tombé au début du mois de juillet faisant état de 58.311 places de prison pour 69.375 personnes incarcérées, il constitue surtout une énième opération de communication visant à dissimuler l’aveuglement idéologique qui a caractérisé ce quinquennat depuis 2012. En effet, dès le 7 juin 2011, dans mon rapport sur l’exécution des peines remis au Président Nicolas Sarkozy,  je proposais la création de 23 000 places de prison supplémentaires pour porter la dimension de notre parc carcéral à 80 000 places à la fin de 2017. Mais si cette disposition fut reprise dans le grand projet de loi de programmation sur l’exécution des peines du 27 mars 2012 porté par le précédent Gouvernement, elle fut immédiatement supprimée par le Gouvernement socialiste qui au lieu d’adapter les moyens matériels aux exigences de l’application de la politique pénale, a adapté l’exécution de la politique pénale aux contingences matérielles. En constatant aujourd’hui que nos prisons débordent dangereusement, Manuel Valls insinuant l’inaction de Christiane Taubira en la matière et Jean-Jacques Urvoas ne font en réalité que le diagnostic de leur propre échec. Car telle est la seule réalité : si le Gouvernement n’avait pas sacrifié le programme de construction de places de prison supplémentaires au nom d’un antisarkozysme primaire, la France n’en serait pas là. ]]>