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Revue de presse > Interview express Nice-Matin : « Je crains une explosion de la délinquance »

Le député Eric Ciotti, secrétaire national de l’UMP en charge de la sécurité, président du conseil général des Alpes-Maritimes, réagit aux premières mesures prises ou annoncées par le gouvernement en matière sécuritaire.

Que vous inspire la politique du gouvernement dans le domaine de la sécurité ?

Elle marque très clairement un retour à l’angélisme et au laxisme. La suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs annoncée par Mme Taubira, l’annonce de la fin du « tout carcéral » par le président de la République, en constituent autant d’exemples. Manifestement, le gouvernement veut tourner le dos aux symboles de l’autorité. Il considère la sanction comme suspecte. C’est une vision dangereusement idéologique qui va conduire, comme sous M. Jospin, à une explosion de la délinquance.

Votre réaction à la valse des responsables de la police ?

Je suis très choqué par les changements opérés, entre autres le limogeage de trois grands responsables policiers, Bernard Squarcini, Frédéric Péchenard et Michel Gaudin. Ils sont pourtant unanimement reconnus pour leur très grande expérience professionnelle. Ce limogeage a été opéré pour des motifs seulement politiques. L’unique reproche que le nouveau pouvoir peut faire à ces hommes, c’est de ne pas être socialistes. Voilà une approche très sectaire et fort peu républicaine.

Et le texte de loi en préparation sur le reçu que les policiers devront remettre aux personnes contrôlées ?

Cette décision est ahurissante. On croit rêver. Ce sont désormais les policiers et les gendarmes qui devront décliner leur identité lors des contrôles. Cette mesure est méprisante et dangereuse pour les forces de l’ordre. Méprisante car derrière cette mesure il y a l’idée que les policiers et les gendarmes seraient racistes et pratiqueraient des contrôles au faciès. Une suspicion honteuse. Cette mesure est ensuite dangereuse : désormais, les personnes suspectées d’avoir commis un délit connaîtront immédiatement l’identité du policier. C’est enfin absurde puisque ça interdirait à un policier de contrôler deux fois la même personne dans une même journée : quelqu’un qui a été contrôlé le matin, pourra commettre tous les délits possibles en toute tranquillité l’après-midi. Je savais les socialistes irresponsables en matière de sécurité mais je n’imaginais pas qu’ils puissent aller aussi loin dans l’erreur.

Propos recueillis par Philippe FIAMMETTI

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