Mon actualité

Libérés faute de place : « Le résultat d'une folie idéologique » pour Eric Ciotti – Nice-Matin

Par manque de places dans une prison, trois délinquants ont été libérés à Chartres la semaine dernière. Interview d’Eric Ciotti pour Nice-Matin. Nice-Matin : Comment jugez-vous ces mises en Liberté ? Eric Ciotti : Je suis choqué. Je comprends la colère des policiers qui mettent leur vie en danger et qui voient leurs efforts anéantis par des décisions relevant d’une folie idéologique. A qui la faute ? Ce n’est pas un acte isolé mais le résultat de la politique du gouvernement, voulue par le Président et le Premier ministre, qui s’est traduite par la circulaire de septembre de Mme Taubira. Ily a une dizaine de jours, elle s’est déplacée à Marseille pour tancer les magistrats du parquet qui, selon elle, mettaient trop en détention les délinquants. On voit le caractère ahurissant de cette politique quand on constate l’explosion de la criminalité à Marseille. Mais il manque des places de prison… Dès 2009, j’ai pointé cette situation. J’ai remis, à sa demande, un rapport au président Sarkozy fin 2011. La France est un des pays les plus en retard : nous avons cent places pour cent mille habitants, la moyenne européenne étant de cent trente-cinq. Le problème de l’exécution des peines dépend du nombre de places de prison. Sept mille places supplémentaires ont été créées au cours du quinquennat précédent et une loi, issue de mon rapport, prévoyait vingt-quatre mille places de plus à l’horizon 2017. Mme Taubira a saboté cet édifice et n’a conservé que huit mille places nouvelles. Si ceux qui violent les lois ne sont plus sanctionnés on va vers une explosion de la délinquance. Manuel Valls s’est déclaré surpris et inquiet. Comment jugez-vous sa position ? Il parle, brasse beaucoup de vent, pendant que Mme Taubira agit. La ligne pénale qui domine, et que manifestement soutient M. Hollande, est celle de Mme Taubira. Le gouvernement doit-il prendre des décisions rapidement ? Il faut abroger cette circulaire de septembre 2012, dangereuse parce qu’elle restreint l’incarcération. La prison ferme reste la peine la plus dissuasive et donc celle qui prévient le mieux la récidive. Il faut aussi relancer le programme de construction de places de prison. Je doute, hélas, de la volonté du gouvernement d’emprunter ce chemin.]]>