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Non, M. Herrou n’est pas l’Azuréen de l’année

Tribune d’Eric Ciotti parue dans Nice-Matin le 30 décembre 2016. Nice-Matin a publié dans son édition du 29 décembre 2016 le palmarès des Azuréens de l’année. La sélection est tout sauf objective : M. Cédric Herrou a été élu avec 4257 voix sur un groupe de 7677 votants ! Dans un département de plus d’un million cent mille habitants, quel crédit accorder au vote de quelques milliers de personnes probablement mobilisées selon les bonnes vieilles méthodes de l’extrême-gauche ? Non, M. Herrou ne peut pas être l’Azuréen de l’année ! Faut-il rappeler qu’il comparaîtra devant le tribunal correctionnel le 4 janvier prochain pour aide illégale au séjour d’étrangers en situation irrégulière ? M. Herrou revendique ouvertement de violer les lois de la République en affirmant avoir fait passer la frontière à plusieurs reprises à près de 200 étrangers en situation irrégulière. Ce nombre est suffisamment important pour que chacun comprenne qu’il s’agit bien d’une filière organisée et non pas d’un geste isolé. Par ses actes, M. Herrou n’a pas d’autre but que de provoquer et de défier l’autorité de l’Etat. Son action est une insulte aux policiers, aux gendarmes, aux douaniers et aux militaires de Sentinelle qui tous, chaque jour, surveillent nos frontières notamment entre l’Italie et la France. J’ai pu constater le 22 décembre dernier, à Sospel, la qualité et la difficulté de leur travail qui se solde en 2016 par l’interpellation d’au moins 35 000 étrangers tentant de passer illégalement en France, ce qui est considérable. Non, M. Herrou ne peut pas être l’Azuréen de l’année ! Bien d’autres personnes méritent d’être honorées. Pour moi, l’Azuréen de l’année, se trouvent parmi tous ces héros de la nuit tragique du 14 juillet dernier à Nice, parmi ces femmes et ces hommes qui tous, collectivement ou individuellement, ont porté secours, qui tous ont sauvé des vies. Je pense à cette jeune policière qui a neutralisé le terroriste, permettant d’éviter des dizaines de morts supplémentaires, je pense aux pompiers, au SAMU, aux citoyens qui sont venus porter assistance aux victimes, je pense aux services d’urgence de l’hôpital Lenval et de l’hôpital Pasteur. Voilà les héros ! Et ils n’ont pas besoin de le claironner ni d’ouvrir une page Facebook ni de provoquer des coups d’éclat à quelques jours d’un procès. Ces héros du 14 juillet sont des humanistes. Et pourtant aucun n’a été nominé. Évidemment, l’humanisme pour l’humanisme, discret et anonyme, n’intéresse pas. Et combien d’Azuréens, chercheurs, chefs d’entreprise, présidents d’associations, et bien d’autres qui ont choisi de mettre leur vie au service des autres, mériteraient également cet hommage ! Non, M. Herrou ne peut pas être l’Azuréen de l’année ! Etre l’Azuréen de l’année, ce n’est pas manipuler la joute médiatique à sensations comme il le fait pour se protéger de la justice, en s’abritant derrière une générosité de façade. Las ! Cette fausse générosité est un dangereux mirage. La France généreuse doit préserver ses valeurs d’accueil et d’hospitalité pour ceux qui en ont les qualités, les réfugiés et les opprimés victimes de la barbarie. Mais faut-il rappeler qu’à peine un tiers des candidats au statut de réfugié remplissent les conditions pour l’obtenir ! Quant aux migrants économiques, la France ne peut plus en accueillir davantage. Les capacités d’intégration par le logement et le travail sont limitées. Laisser s’installer dans notre pays des personnes sans garantir leur avenir, c’est prendre le risque de livrer ces étrangers aux trafiquants et aux criminels. C’est également favoriser un communautarisme islamique dangereux pour la République, fauteur de divisions profondes dans notre société, elles-mêmes génératrices de lourdes incompréhensions et terreau des pires extrémismes. L’humanisme, c’est avoir conscience que la solution se trouve aussi dans les pays d’origine des migrants et dans l’aide au développement, et non pas seulement en Europe. Non, M. Herrou ne peut pas être l’Azuréen de l’année ! Il a fait de la protection des mineurs son fer de lance en pensant apitoyer l’opinion publique. Dans les faits, il la trompe. Car il est absolument faux de dire que les mineurs ne sont pas pris en charge dans notre département. Les services de l’Etat, sous l’autorité du Préfet, procèdent aux réadmissions en Italie autorisées par la loi et les conventions internationales. Quant au conseil départemental, il accomplit son devoir pour les autres mineurs. Je veux rendre hommage aux services du département des Alpes-Maritimes qui assument la responsabilité de 210 mineurs isolés étrangers qui tous sont accueillis dans des structures ad hoc et dans des conditions optimales. Le coût total de leur accueil s’élève à 10 millions d’euros à la charge du contribuable départemental. C’est la loi, et le conseil départemental la respecte. Il prend en charge les mineurs que les services de l’Etat ou le juge dirigent vers lui. Non, M. Herrou ne peut pas être l’Azuréen de l’année ! Lui qui prône l’ouverture des frontières sans contrôle, lui qui prône un monde ouvert. Une attitude irresponsable dans le contexte actuel… En matière d’immigration, c’est la fermeté qui est gage d’humanité, quand près de 400 000 personnes ont débarqué sur les côtes Sud de l’Italie depuis le printemps 2014. Les bons sentiments conduisent à des drames. Les messages d’ouverture généralisée passés tous azimuts, comme celui de l’Allemagne à l’automne 2015, n’ont pour résultat que la multiplication du nombre de morts en Méditerranée, à quelques centaines de kilomètres à peine de la côte d’Azur. Est-il nécessaire de rappeler que dans le contexte de menace terroriste maximale que nous subissons aujourd’hui, la frontière n’est pas une menace mais une protection ? Du Bataclan à Berlin en passant par Bruxelles, preuve a été faite que les terroristes utilisent le flux migratoire pour infiltrer le territoire européen. Surveiller nos frontières est un impératif qui s’impose d’autant plus. Qui peut dire avec certitude que dans les centaines de migrants que M. Herrou se targue d’avoir fait passer ne se dissimule pas un futur terroriste ? Pour toutes ces raisons, jamais je ne tolérerai qu’une nouvelle jungle de Calais s’installe dans les Alpes-Maritimes. La jungle de Calais est une honte pour la France. Le gouvernement a laissé s’installer une zone de non droit livrée à des bandes et des mafias. Calais a été une pompe aspirante. Au moment où nous avons besoin de contrôles stricts, la démarche de M. Herrou, idéologique et préméditée, est une prise de risque majeure. Ce n’est pas à des individus irresponsables de définir les règles d’entrée sur le territoire national. Nous sommes dans un Etat de droit. Sous une fausse générosité, ceux qui bafouent les règles de la République mettent en danger notre pays.]]>