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Le Figaro – Je dénonce l'inauguration du délit d'opinion

INTERVIEW – Le député UMP des Alpes-Maritimes écrit à François Hollande après la mise à pied, par la direction de France Télévisions, de Clément Weill-Raynal, auteur des images du «mur des cons» filmées au Syndicat de la magistrature.

– Le Figaro. – Pourquoi considérez-vous que cette sanction est injuste ?

– Éric Ciotti. – C’est quasiment la première fois qu’un journaliste est mis à pied pour un délit d’opinion… Dans cette affaire extrêmement grave, la seule personne sanctionnée sera le journaliste: c’est choquant et scandaleux. Cela rappelle des pratiques en vigueur en Union soviétique!

Dans une lettre que j’enverrai aujourd’hui, je demande au président de la République, qui a autorité sur la nomination des présidents de chaînes publiques, pourquoi seuls les administrateurs publics de France Télévisions ont voté pour cette sanction. Il faut qu’il y ait un geste envers ce journaliste. Sinon, cela signifierait que la liberté de la presse n’est plus garantie dans ce pays… J’en appelle à tous les républicains, afin qu’ils se mobilisent, et je demande au président de la République d’annuler cette sanction.

– Faut-il sanctionner le Syndicat de la magistrature ?

– Nous avons demandé à l’Assemblée nationale que la garde des Sceaux saisisse, pour une procédure disciplinaire, le Conseil supérieur de la magistrature. Il nous paraissait légitime et évident qu’il y ait condamnation, donc sanction. Le Syndicat de la magistrature prenait pour cibles des élus, des victimes, tout simplement parce qu’ils avaient exprimé des opinions contraires à celles que partagent ses membres!

Je dénonce la tiédeur de la réaction de la garde des Sceaux, qui n’a demandé qu’un avis au CSM, sachant que le CSM ne peut pas donner un avis parce qu’il pourrait être demain saisi d’une éventuelle procédure disciplinaire… Je demande que soit engagée une procédure disciplinaire.

– Les syndicats de gauche exercent-ils selon vous un contrôle sur l’information à la télévision publique ?

– Je n’irai pas jusque-là, mais il y a une influence, une domination… Si cette affaire avait visé un syndicat proche de l’opposition, dénoncé par un journaliste proche de la majorité, il n’y aurait pas eu la même procédure. Attention aux démarches sélectives! On met le pied dans un engrenage dangereux. Cette sanction inaugure le délit d’opinion.

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