Mon actualité

Matricule sur l’uniforme de police : Manuel Valls doit entendre la voix des policiers

Lors du dernier comité technique ministériel, les syndicats de police, toutes tendances et grades confondus, ont exprimé unanimement leur opposition au matricule qui sera apposé sur l’uniforme des forces de l’ordre à partir du 1er janvier 2014. Ils ont dénoncé, au travers de ce projet gouvernemental, une « stigmatisation » des policiers.

Cette opposition, pour inédite qu’elle soit dans l’histoire des relations sociales du ministère de l’Intérieur, est surtout le signe que le lien de confiance entre les forces de l’ordre et Manuel Valls est passablement érodé. Après l’explosion des crimes et délits constatée depuis plus d’un an sur l’ensemble du territoire national, c’est donc un nouvel échec pour le ministre de l’Intérieur qui n’a pas réussi à convaincre les policiers du bien-fondé de sa politique.

Les policiers et les gendarmes sont frappés par la morosité. Lors de l’examen du budget du ministère de l’Intérieur, j’avais alerté le Gouvernement et singulièrement son ministre de l’Intérieur. Contrairement aux promesses de Manuel Valls, les crédits de fonctionnement de la police nationale baisseront dans les faits de 5% l’année prochaine, au moment où près d’un million d’euros sera dépensé pour la fabrication des écussons et le matricule !

Manuel Valls doit entendre la voix des policiers confrontés à la montée des violences ces derniers mois et aux difficultés grandissantes d’exercice du métier sur le terrain.

Au lieu de porter la réforme pénale voulue par la Garde des Sceaux, le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault doit entendre ce nouveau message d’exaspération des policiers. Ce projet de matricule en l’état ne peut donc pas aboutir sans recueillir l’assentiment des policiers qui sur le terrain ne se sentent ni soutenu matériellement, encore moins soutenu par le discours gouvernemental.