Mon actualité

Le Point « Eric Ciotti a le projet le plus ambitieux et le plus abouti »

Aujourd’hui, vendredi 26 novembre, la possible surprise de cette élection et révélation des débats, le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti. Connu pour ses prises de position fortes, notamment sur l’immigration, cet « enfant de la montagne du haut pays niçois » nous détaille, à quelques encablures d’un scrutin décisif pour l’avenir de sa famille politique, les grands axes de sa campagne.


Suppression de l’impôt sur les successions, transformation du ministère de l’Éducation nationale en un ministère de l’Instruction nationale, augmentation des salaires… L’occasion de clarifier ses positions


Le Point : Quelle mesure avez-vous proposée au cours de cette campagne que vous jugez insuffisamment reprise ou mal comprise ?


Éric Ciotti : La défense de la propriété privée et des propriétaires. Le péché originel du macronisme et de la start-up nation, c’est la haine des racines, de la famille et de la propriété. Je défends dans cette campagne une sacralisation de la propriété privée, qui est une liberté essentielle héritée directement des Lumières, de John Locke. Une liberté aujourd’hui menacée et remise en cause par les squats et une ministre du Logement qui veut en finir avec la « maison individuelle ».


Cette défense de la propriété se traduit par quatre mesures :

  1. l’interdiction totale des squats, car squatter, c’est voler ;
  2. la suppression de l’impôt sur la mort, sur les successions et les donations
  3. exonérer les plus-values immobilières imposables pour un bien détenu depuis plus de dix ans
  4. la sortie de la résidence principale de l’impôt sur la fortune immobilière
    Y a-t-il encore un malentendu à votre sujet que vous souhaiteriez dissiper ?
    Une image réductrice sur les seules questions d’autorité alors que j’ai le projet le plus ambitieux et le plus abouti pour rendre de la liberté aux Français et baisser massivement les impôts.


J’ai été près de dix ans président de l’une des plus grandes collectivités de France, le département des Alpes-Maritimes, où j’ai massivement baissé la fiscalité et les dépenses, réduit la fraude sociale, organisé des voyages de la mémoire pour les collégiens à Auschwitz. Une image sévère qui gomme une dimension humaine. Je suis un enfant de la montagne du haut pays niçois ; il ne faut pas se fier à notre dureté extérieure : je suis originaire d’un village Juste parmi les nations qui a sauvé des centaines de juifs pendant l’occupation nazie. Cela a marqué mon parcours et mon engagement.


Sur lequel de vos concurrents avez-vous changé d’avis au cours de cette campagne ?
Je connaissais mes concurrents depuis longtemps. J’ai été conforté dans l’appréciation positive que je portais sur eux, ils sont extrêmement compétents avec une vraie stature et feront d’excellents ministres.


Qu’est-ce qu’il y a de plus réformateur en vous ?


Je veux en finir avec une économie quasi étatisée, libérer le travail et abattre les totems socialistes comme les 35 heures, la retraite à 60 ans ou un impôt sur le revenu devenu confiscatoire. Ma grande réforme de la transmission est un symbole : supprimer les droits de succession et de donation pour permettre aux parents de transmettre le fruit de leur travail à leurs enfants sans être taxés sur la mort.


Ma réforme de l’État, à travers le remplacement du ministère de l’Éducation nationale par le ministère de l’Instruction nationale, la baisse de 100 milliards d’euros de dépenses publiques.


Quelle sera la grande réforme de votre quinquennat ?


Je rendrai du pouvoir d’achat aux Français. Par la réforme des retraites que personne n’ose faire depuis dix ans et qui menace notre avenir : retraite à 65 ans, alignement du régime public sur le régime privé, suppression des régimes spéciaux, aligner le minimum retraite sur le smic, indexer les retraites sur le coût de la vie, revaloriser les petites pensions de réversion de 10 % et restaurer la demi-part des veuves.


Par une grande politique familiale, également, en rétablissant l’universalité des allocations familiales sans condition de revenus et en relevant le plafond du quotient familial à 3 000 euros pour réduire l’impôt sur le revenu des familles.


Par la baisse massive de l’impôt sur le revenu avec un taux unique, l’augmentation des salaires en rapprochant le salaire net du salaire brut ou encore la suppression de la TVA sur la taxe sur les carburants.
Sur quelle réforme du quinquennat Macron reviendrez-vous ?L’élargissement du regroupement familial aux frères et sœurs et la fermeture de 14 réacteurs nucléaires.


Je renforcerai la lutte contre le terrorisme islamiste en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël.


Quelle nouvelle avancée européenne proposerez-vous à nos partenaires ?
Le retour à une Europe des nations et des peuples. L’Europe technocratique et fédérale est une impasse de plus en plus dangereuse. Nous devons retrouver l’esprit européen pensé par le général de Gaulle et sortir du machin bruxellois qui est un carcan qui paralyse les États. De façon plus globale, j’entends rendre à la France sa vision d’indépendance gaullienne en matière de politique étrangère.

Je refonderai une nouvelle amitié entre la France et la Russie en levant les sanctions et embargos qui pèsent sur Moscou. Je renforcerai la lutte contre le terrorisme islamiste en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël. Je créerai un poste d’ambassadeur de défense des chrétiens d’Orient.
La bureaucratie est un poison français. Il est temps de faire confiance au terrain.
Quelle sera votre première mesure pour simplifier administrativement notre pays ?
La réforme territoriale avec plus que deux échelons, la province et la commune. Des provinces entre 500 000 et 2 millions d’habitants qui reprendront les compétences des départements, régions et métropoles, ainsi que l’élection des conseillers territoriaux à l’échelle des cantons. Les grandes régions et la métropolisation sont un échec et une gabegie financière sans précédent.


La réforme de l’État par la diminution des dépenses publiques et du nombre de fonctionnaires. La bureaucratie est un poison français. Il est temps de faire confiance au terrain, de donner le pouvoir aux agents qui soignent, qui enseignent qui protègent, pas à des bureaucrates qui compliquent tout. J’obligerai les hôpitaux publics à nommer directeurs des médecins.


Quel ministre de l’actuel gouvernement garderiez-vous dans un prochain gouvernement ?
Aucun. Ils sont tous comptables de l’un des pires bilans de la Ve République. Même si je crois au profond attachement aux valeurs républicaines et à la laïcité de Jean-Michel Blanquer, pour lequel j’ai du respect.


Quelle(s) personnalité de gauche aimeriez-vous compter dans votre gouvernement ?
Des personnalités qui ont pu s’engager à gauche mais qui ont tourné le dos à la dérive islamo-gauchiste de leur famille politique. Je pense à Élisabeth Badinter, qui mène un combat extraordinaire pour la laïcité et contre l’islamisme.


Le chantier de redressement national qui nous attend nécessite un général en chef hors du commun. Laurent Wauquiez en a toutes les qualités.


Quel serait le profil idéal de votre Premier ministre, Georges Pompidou, qui avait une grande latitude pour agir, ou Jean Castex, cornaqué par un hyperprésident ?
Laurent Wauquiez. Un homme d’État, un esprit brillant, une énergie hors norme. Le chantier de redressement national qui nous attend nécessite un général en chef hors du commun. Laurent Wauquiez en a toutes les qualités.
Feriez-vous de l’ouverture jusqu’à la gauche en tendant, par exemple, la main à Yannick Jadot ou à Arnaud Montebourg ?
L’ouverture pratiquée par la droite en 2007 a été une erreur. Quand on est élu à droite, c’est pour gouverner la France à droite. Nous n’avons besoin d’aucune caution morale !