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Le Figaro « Eric Ciotti peut gagner le congrès Les Républicains »

LE FIGARO – Vous êtes très courtisé… Jugez-vous possible d’être au second tour? Je sens que ma campagne, la ligne clairement à droite que je défends comme le projet de rupture que je propose, sont en train de recueillir une adhésion de plus en plus forte de nos militants.  Les Français n’ont jamais autant adhéré aux valeurs de droite que je porte: autorité, défense de notre identité et promotion de la liberté économique. Plus que jamais je pense que je peux gagner. Ma victoire peut-être la base, autour des Républicains, d’un rassemblement de tous les électeurs de droite, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en 2007.  Quand la droite est de droite, il n’y a pas de place pour l’extrême droite. Je souhaite que les électeurs qui nous ont quittés pour Emmanuel Macron, Marine Le Pen ou ceux qui auraient pu être tentés par Éric Zemmour, reviennent dans notre famille politique. L’urgence absolue est de faire battre Emmanuel Macron, sinon ce seront cinq nouvelles années de recul, d’impuissance et d’immobilisme. Seul un candidat issu des Républicains pourra y arriver. 

Vous mettez en avant votre fidélité à LR. Michel Barnier aussi. En quoi serait-elle mise à votre crédit?


Je suis le seul candidat au congrès à avoir été fidèle à François Fillon jusqu’au bout, présent au Trocadéro, le seul candidat à avoir voté contre Emmanuel Macron au second tour en 2017 (il a mis François Baroin sur un bulletin, NDLR). J’ai été fidèle et loyal à Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez et Christian Jacob à la tête de notre famille, ils ont fourni un travail remarquable de redressement.  J’ai bien sûr du respect pour Michel Barnier. Nous aurons besoin de son expérience comme de celle de Valérie Pécresse,Xavier Bertrand et Philippe Juvin, mais je pense porter un projet de rupture beaucoup plus forte, notamment vis-à-vis de la dérive d’un fonctionnement européen qui nécessite que, sur les sujets régaliens, la France retrouve sa souveraineté nationale.  Il faut revenir à l’Europe des nations telle que la défendait Philippe Séguin que j’ai suivi dans son vote contre Maastricht.


Qu’est-ce qui vous différencie des autres candidats LR au congrès?
La force de mon projet face à la gravité de la situation. La prudence est un luxe que notre pays n’a plus les moyens de s’offrir. Il faudra du courage pour restaurer l’ordre républicain et préserver notre identité face à la menace islamiste.  Ma différence la plus forte se fait sur l’économie. J’assume totalement l’esprit libéral du projet de François Fillon. Je crois aujourd’hui à la priorité d’une baisse massive de la fiscalité, avec la suppression des droits de succession et de donation, mais aussi la diminution massive de l’impôt sur le revenu. Parallèlement, je souhaite une diminution très forte de la dépense publique grâce à la retraite à 65 ans, le retour aux 39 heures, une réforme puissante de l’État avec une baisse massive du nombre de fonctionnaires et une inédite réforme des collectivités territoriales. 

Si vous n’êtes pas au second tour, pour qui prendrez-vous parti?
La question ne se pose pas, j’ai la conviction que je serai au second tour. Les adhérents LR souhaitent une vraie rupture et se reconnaissent dans les idées que je revendique avec fierté.  Si je gagne ce congrès, je conduirai une politique de droite sans ouverture ni hésitation.  Je proposerai à Laurent Wauquiez d’être premier ministre et au-delà, dans la belle équipe que nous formerons après le congrès, je proposerai à Bruno Retailleau d’être ministre de l’Intérieur. Je ne suis pas pour une alternance, mais pour une alternative crédible et radicale.


Si vous gagnez le congrès, comment convaincre la droite que vous pourrez ensuite remporter la présidentielle?
À partir du 4 décembre, une autre histoire se construit. Je suis profondément convaincu de pouvoir être le pivot républicain d’un vrai projet de renaissance française autour des valeurs de la droite.
Quelles seraient vos premières mesures?
Rétablir l’ordre dans les quartiers de la République grâce au «quoi qu’il en coûte sécuritaire» avec une mobilisation de tous les moyens de l’État sans exception. Dans le même temps, il faudra engager une puissante réforme fiscale qui conduira à la baisse des impôts et des charges au service d’une forte relance économique.


Mais est-ce que tout serait permis avec «le quoi qu’il en coûte sécuritaire»?
La République ne peut plus baisser la tête face aux caïds des cités. Je serai un président qui ne baisse plus la tête.  Ceux qui défient la République doivent savoir qu’on leur opposera une réponse déterminée et sans concession. On appliquera la loi de la République, toute la loi, rien que la loi. Mais on l’appliquera!


Plusieurs migrants sont morts noyés dans la Manche. Quelle est la réponse à apporter pour éviter d’autres drames?
Le message doit être clair: la France et l’Europe n’ont pas les moyens d’intégrer cette immigration massive irrégulière, il faut la stopper.  Dire le contraire, c’est risquer des vies. Notre devoir est de dissuader et d’arrêter clairement ces flux aux frontières terrestres et maritimes de leurs pays d’origine.


Dans les débats LR, il manque un peu une vision de la France. Quelle est la vôtre?
J’aime passionnément la France, je crois à la puissance de sa culture, de son histoire, de sa civilisation. Je veux les préserver, d’où mon objectif dans cette campagne que la France reste la France. Il faut revenir au temps long dans la gestion des affaires. Le gouvernement subit en permanence, ne prévoit plus rien il est sans arrêt pris au dépourvu. Ayons le courage de faire et arrêtons les palabres inutiles et impuissantes. Agissons. Éric Zemmour est-il un partenaire de travail? Aucune alliance ni aucune discussion d’appareils. L’élection présidentielle, c’est la rencontre singulière avec le peuple de France, inquiet de l’avenir de la France, de la préservation de notre culture et de notre mode de vie, du changement climatique. Je veux répondre à l’ensemble de ces questions en me référant à l’histoire de ma famille politique, à ses valeurs et à elles seules. N’ayons pas peur de ce que nous sommes.  Quant à Éric Zemmour, son émergence a été le révélateur du diagnostic inquiet que portent nombre de Français sur la situation de notre pays. Mais le diagnostic ne suffit pas. Les Français attendent des remèdes puissants pour sauver notre pays du déclin voire de la disparition. La réponse ne peut être que chez nous aux Républicains. C’est la seule issue pour la victoire. 

Renaud Muselier a quitté LR. Son départ ne divise-t-il pas la droite?
Renaud Muselier a été pendant plusieurs mois un agent infiltré chez nous par En marche! Je suis heureux de l’avoir enfin contraint à clarifier sa position. On ne peut pas être dedans et dehors. Je me réjouis de son départ, lui qui a fait tant de mal à notre famille politique. Il avait dit que si je gagnais le congrès, il partirait.  J’y vois un très bon présage! Notre famille n’a jamais été aussi rassemblée et grâce notamment à Christian Jacob. La droite ne sera jamais aussi forte que quand elle porte un discours de droite, cohérent, clair sur les alliances comme sur les convictions.
  Par Marion Mourgues