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La suppression de l’état d’urgence par Emmanuel Macron fut une erreur et une faute

Cette guerre contre la barbarie islamiste, nous la gagnerons avec une volonté nationale forte. Retrouvez mon interview dans Nice-Matin aujourd’hui:

En quoi l’état d’urgence aurait-il pu empêcher un acte terroriste comme celui commis à Trèbes?
La suppression de l’état d’urgence, le 1er novembre dernier, fut une erreur et une faute. On a laissé croire aux Français que de nouvelles dispositions tout aussi fortes se substituaient à l’état d’urgence, mais c’était une fable. Les chiffres sont cruels pour le Gouvernement. Un exemple: les perquisitions administratives. Il y en a eu 4600 du 13 novembre 2015 au 31 octobre 2017. Et depuis le 1er novembre, il n’y en a eu plus que 6, tellement la mesure est devenue inapplicable.

Mais l’état d’urgence n’a pas empêché l’attentat de Nice…
Je n’ai jamais prétendu que l’état d’urgence pouvait éviter tous les attentats. Mais il a permis d’en éviter un nombre conséquent, d’ouvrir 30 procédures judiciaires et de saisir 600 armes. Qui peut prétendre de bonne foi que si une perquisition administrative avait été opérée au domicile de cet individu surveillé, on n’aurait pas pu éviter l’attentat de Trèbes? Par ailleurs, avec l’état d’urgence, les individus dangereux pouvaient être assignés à résidence à leur domicile. Désormais, ils le sont dans le périmètre d’une ville entière. Le risque zéro n’existe pas, mais il faut se donner toutes les chances pour détecter le plus tôt possible les dangers potentiels.

Vous préconisez l’internement des fichés S français et l’expulsion de ceux qui sont étrangers. Est-ce vraiment faisable juridiquement?
Il faut savoir ce que l’on veut. On est engagé dans une guerre où la barbarie islamiste a décidé de nous détruire ou de nous soumettre à un modèle culturel qui n’est pas le nôtre. Et nous, nous opposons à ce combat vital des arguties juridiques. Bien sûr qu’il est possible de lever ces obstacles! J’ai défendu des amendements dans ce sens à l’Assemblée. Ils ont toujours été rejetés par les gouvernements de Hollande et Macron, qui ont la même approche naïve. S’il faut pour aller sur ces sujets une réforme constitutionnelle, eh bien allons-y, soumettons-la par référendum aux Français! On débat aujourd’hui de questions politiciennes pour réformer la Constitution et limiter le nombre d’amendements des députés et on ne pourrait pas réformer notre Constitution pour protéger nos concitoyens.

Le risque zéro n’existe pas, mais il faut se donner toutes les chances pour détecter le plus tôt possible les dangers potentiels

On imagine que vous avez bondi en entendant Christophe Castaner dire, ce week-end, qu’il était préférable d’accueillir les djihadistes français partis en Syrie pour « mieux identifier le risque »…
Cela m’a fait bondir, effectivement, tellement cette approche confine à la naïveté. Il n’est pas rassurant que de tels personnalités aient en main la responsabilité du pays.

Que proposez-vous pour assécher l’islamisme qui prospère sur le terreau de la petite délinquance?
Cette guerre, nous la gagnerons avec une volonté nationale forte. Il faut réarmer notre nation contre le terrorisme. Budgétairement d’abord. Depuis cinquante ans, on s’est considérablement affaibli. Il faut avoir le courage de dire que notre police, nos services de renseignement, nos militaires, nos magistrats, ont besoin de beaucoup plus de moyens. Il faut aussi un réarmement culturel, en combattant sans relâche l’avancée de l’islamisme politique qui veut imposer à notre pays ses règles religieuses qui seraient supérieures aux lois de la République. Il faut opposer à cette avancée une laïcité exigeante. J’ai déposé des textes en ce sens, notamment pour interdire le port du voile à l’université ou dans les services publics. Je considère enfin que la République doit reconquérir les quartiers qu’elle a abandonnés à des bandes mafieuses et communautarisées. Après l’attentat de Carcassonne, des journalistes ont été pris à partie violemment par certains habitants qui défendaient le terrorisme et personne n’a réagi. C’est ahurissant! La République ne peut plus tolérer de tels comportements. Nos adversaires testent nos faiblesses qui, hélas, ont été trop fortes. Il nous faut changer de cadre contre la délinquance du quotidien et le communautarisme et être moins naïfs envers ceux qui constituent une menace pour nous.