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Interview Le Figaro «Le bilan du macronisme, c’est un Waterloo sécuritaire»

ENTRETIEN EXCLUSIF – Éric Ciotti: «Le bilan du macronisme, c’est un Waterloo sécuritaire»

LE FIGARO. – Guillaume Peltier rallie Éric Zemmour. Même si ce soutien était attendu, est-ce une mauvaise nouvelle pour Valérie Pécresse?

Éric CIOTTI. – Je suis déçu du choix de Guillaume Peltier. Il commet une faute de loyauté vis-à-vis de notre famille politique, mais là n’est pas l’essentiel ; il commet une lourde faute vis-à-vis du moment historique que nous vivons.

L’urgence vitale pour la France, c’est de faire en sorte qu’Emmanuel Macron ne poursuive pas pour cinq années supplémentaires la décennie du déclin et du déclassement dont il est l’acteur principal depuis l’élection de François Hollande.

Je le dis avec solennité aux électeurs de droite dans leur diversité, seule Valérie Pécresse est capable de battre Emmanuel Macron. Il faut se rassembler autour d’elle, je le dis notamment à tous ceux qui m’ont fait confiance au congrès et m’ont placé en tête au premier tour puis apporté 40% au second.

Guillaume Peltier n’a aucune légitimité pour parler en leur nom, je leur demande avec force de se rassembler pour la France. 

Valérie Pécresse est la seule à pouvoir gagner, car elle est la seule à disposer de la crédibilité pour gouverner, on ne s’improvise pas président. Elle a l’expérience, la compétence et partage avec moi les valeurs d’une droite qui croit en l’autorité, la liberté et la dignité, une droite qui ne s’excuse pas d’être elle-même.

Peltier fonde en partie son ralliement au fait que Pécresse ne lui a pas dit clairement qu’elle ne soutiendra pas Macron. Fait-il une erreur d’analyse?

Il fait une erreur d’analyse totale. La seule cible de Macron, on le voit tous les jours, c’est Valérie Pécresse. C’est elle qui fait l’objet de toutes les attaques. Emmanuel Macron ne s’y trompe pas, il sait très bien que le seul danger pour lui provient de Valérie Pécresse. 

Son rêve, et il s’y emploie depuis cinq ans, c’est de réitérer le duel face à Marine Le Pen, son assurance-vie politique. Il souhaite des adversaires faibles et peu crédibles. Je sais que certains électeurs déçus par le passé peuvent douter, mais je peux témoigner de la détermination de Valérie Pécresse et je leur dis que je serai à ses côtés pour l’aider à construire et appliquer le projet le plus audacieux depuis cinquante ans, notamment en matière d’ordre et d’autorité.

Lundi, Emmanuel Macron se rend à Nice, pour un déplacement sur le thème de la sécurité. Contrairement à la tradition républicaine, vous n’accueillerez pas le président. Pour quelles raisons?

Ce n’est pas le président qui vient à Nice mais le candidat, arrêtons cette supercherie. Emmanuel Macron est en train de dévoyer les institutions en faisant campagne avec les moyens de l’État de façon éhontée. Il vient déposer la première pierre factice d’un commissariat dont les travaux ne commenceront pas avant deux ans et dont la demande de permis de construire n’est même pas déposée. 

Je ne cautionnerai pas cette petite manœuvre électorale concoctée par le maire de Nice, premier zélateur de Macron. Le village Potemkine au décor factice ne résiste pas aux faits et aux chiffres. 

Pour ma part je me rendrai à la même heure à la prison de Nice que l’actuel gouvernement comme son prédécesseur n’a pas su reconstruire ou moderniser, ce qui est le principal handicap en matière de délinquance. Je l’ai d’ailleurs écrit au candidat.

Nous rétablirons la double peine, un étranger qui commet un crime ou un délit, sa place est en prison puis dans l’avion.


En matière de sécurité, quelles pourraient être les principales mesures prises par Valérie Pécresse?

Le Beauvau de la sécurité ou le livre blanc n’auront été que palabres qui n’auront débouché sur aucune grande loi d’orientation pour la sécurité intérieure ou la Justice. 

Le bilan du macronisme, c’est un Waterloo sécuritaire. On ne se préoccupe pas de la sécurité des Français 90 jours avant une élection présidentielle au crépuscule d’un mandat qui restera comme un quinquennat pour rien. L’échec Macron en matière de sécurité est celui de la faillite du en même temps sécuritaire.

Emmanuel Macron a laissé la société s’ensauvager et va laisser aux Français une France Orange mécanique.

En 5 ans, les coups et blessures volontaires ont augmenté de 18%. En 10 ans, les homicides et tentatives d’homicide ont doublé, les violences contre les policiers ont augmenté de 35%. Chaque heure, un policier ou un gendarme est blessé. 

La Cour des comptes vient de démontrer qu’il y a moins de policiers sur le terrain et que les taux d’élucidation ont dangereusement chuté. Plus grave encore, Emmanuel Macron a méprisé et insulté les policiers en parlant de violence policière.

Il a osé nommer un ministre de l’Intérieur, M. Castaner, plus adepte des boîtes de nuit que des réunions de crise, un ministre qui voulait mettre un genou à terre pour humilier l’institution policière

Le Kärcher sortira-t-il vraiment de la cave où il a été remisé?

Avec Valérie Pécresse, nous porterons un grand projet de rupture en matière de sécurité. Aujourd’hui, rétablir la sécurité, c’est d’abord redonner sa force à la sanction pénale, et c’est donc sortir la justice du chaos dans lequel elle se trouve. 

La candidate de l’ordre, c’est Valérie Pécresse. Tant que l’on n’aura pas des places de prison pour enfermer ceux qui le méritent, tout restera littérature. Macron avait promis 15.000 places de prison, il en aura à peine construit 2000.

L’immigration est au cœur des débats. Si la candidate LR est élue, deviendra-t-elle une priorité nationale?

Il y a un lien direct entre immigration et insécurité. Lutter contre l’immigration, c’est lutter contre l’insécurité. Près d’un quart des places de prison sont occupées par des étrangers. 

Le communautarisme et l’islamisme gangrènent les quartiers et menacent la République. Là encore rien n’a été fait. 

Nous rétablirons la double peine, un étranger qui commet un crime ou un délit, sa place est en prison puis dans l’avion. 

Nous mettrons fin au regroupement familial automatique et au droit du sol automatique.

Propos recueillis par Albert Zennou

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