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Interview d'Eric Ciotti à Nice-Matin : "François Fillon incarne le seul vrai changement."

Nicolas Sarkozy éliminé: une page se tourne? Je ressens de la déception pour Nicolas Sarkozy, que j’ai soutenu par fidélité et loyauté. Je n’imaginais pas cette position, ni cet écart. Mais c’est surtout la page socialiste qui se tourne. Les Français se sont déplacés en masse pour dire: « Le socialisme, ça suffit! »   Comment a réagi votre candidat après la défaite? En privé, il était à l’image de son discours : très serein et digne. Alors que beaucoup d’élus et de collaborateurs étaient très affectés, il a fait en sorte de les soutenir.   Comment analysez-vous cette déconvenue? Par la difficulté de revenir après avoir été battu. Et par l’acharnement contre Nicolas Sarkozy, qui a été la cible de tout le monde ! Il n’a pas réussi à renouer ce lien fort entre un président et les Français. En outre, il est revenu en empruntant la voie du parti : je n’étais pas favorable à ce choix, qui l’a déprésidentialisé.   Sarkozy battu même dans les Alpes-Maritimes, c’est une grosse déception personnelle? Il y fait quand même 14 % de plus que sa moyenne nationale ! Les Alpes-Maritimes lui ont exprimé un soutien fort… mais nous l’aurions espéré plus fort encore.   Regrettez-vous de ne pas avoir soutenu François Fillon, pour qui vous aviez fait campagne en 2012 à la conquête de l’UMP? Je n’ai pas de regret. Quelque part, ce qui s’est passé répare l’injustice subie par François Fillon en 2012. J’ai été son directeur de campagne, l’un de ceux qui s’est le plus battu à ses côtés à l’époque. L’élection a été volée alors qu’il aurait dû être président de l’UMP ! Mais quand Nicolas Sarkozy est revenu, il était naturel pour moi de revenir dans la famille d’origine.   Et le choix de la primaire, le regrettez-vous? François Fillon est de ceux qui l’ont voulue, Nicolas Sarkozy l’a organisée et parfaitement organisée. On n’avait pas d’autre choix, et ce choix a été positif. D’une certaine manière, Nicolas Sarkozy a, lui aussi, réparé ce choc de 2012 : celui qui gagnera dimanche sera le candidat de tous, et aura toutes les chances de devenir le prochain président de la République.   François Fillon incarne-il le meilleur rempart contre Marine Le Pen? Je souhaite qu’il soit élu. Et je pense qu’il sera un grand Président. Il incarne le seul vrai changement. Le Front national est une impasse dangereuse, qui ne peut constituer une alternative! Il faut donc un candidat fort, avec une ligne politique claire, sans ambiguïté avec la gauche. Nos électeurs veulent une ligne droite. Il était donc logique d’appeler à voter pour François Fillon plutôt qu’Alain Juppé, à qui l’alliance avec François Bayrou a beaucoup coûté.   Propos recueillis par Christophe Cirone.]]>