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Interview dans le Parisien : "L’élection à la tête de son parti dépasse les frontières de l’UMP"

Pour Eric Ciotti, bras droit de l’ex-Premier ministre, l’enjeu de l’élection à la tête de l’UMP, c’est aussi la candidature à la prochaine présidentielle.

Député UMP des Alpes-Maritimes, spécialiste des questions de sécurité, Eric Ciotti dirige la campagne de François Fillon pour la présidence de l’UMP. Malgré des sondages peu favorables, Copé ne lâche rien, au risque d’être parfois dans la surenchère à droite. Vous comprenez sa stratégie? ÉRIC CIOTTI. Jean-François Copé est un concurrent, pas un adversaire.Mais, plutôt que des slogans et des paroles fortes, je préfère une campagne d’action comme le fait François Fillon, avec un discours crédible, courageux et de vérité face à la crise que nous connaissons.

Le racisme anti-Blancs, les pains au chocolat,  ce n’est donc pas crédible? Cela reflète une réalité que peuvent vivre certains de nos concitoyens. Mais il ne suffit pas de dénoncer, il faut surtout proposer de vraies solutions. Copé veut être un « chef de guerre » pour le parti, en disant que cette élection n’est surtout pas une « primaire avant l’heure »… Etre combatif, c’est nécessaire, mais pas suffisant. Il faut aussi un projet sérieux derrière, une stature d’homme d’Etat. Et puis cette campagne dépasse largement les frontières de l’UMP. Ce qui est en jeu, c’est de jeter les bases d’une alternance crédible. Il faut donc choisir le meilleur, celui qui rassemble, celui qui peut nous faire gagner demain. Alors, quand j’entends dire que cette élection n’a rien à voir avec 2017, je ne suis pas d’accord. Je considère au contraire que les militants vont voter en ayant à l’esprit celui qui peut nous conduire à la victoire en 2014, en 2015… et surtout en 2017. Fillon et Copé font salle comble à chacun de leurs déplacements. C’est bon signe pour l’élection? On nous avait dit au début que cette élection n’intéressait pas. Or, on l’a déjà vu à l’occasion des parrainages, elle passionne énormément les militants. Pour François Fillon, un des enjeux principaux du succès sera le taux de participation. Et je suis persuadé que, sur les 325000 électeurs potentiels, on ne sera pas loin de 200000 votants. Fillon a engrangé beaucoup de ralliements depuis le début. C’est si important que cela? Il vaut mieux avoir des soutiens que de ne pas en avoir. Je note, sans ironie, qu’au début de l’été on accusait François Fillon d’être un homme seul. Et les mêmes considèrent aujourd’hui qu’il est trop entouré, en qualifiant les parlementaires de « barons » que l’on rejette. Mais les élus, avant d’être des parlementaires, sont d’abord des militants. Hier, Nicolas Sarkozy a remis à Jérôme Lavrilleux, le directeur de cabinet de Copé, la médaille de l’ordre national du Mérite : vous y voyez un signe de préférence? Seuls ceux qui veulent instrumentaliser Nicolas Sarkozy dans cette campagne trouveront dans cette cérémonie protocolaire une lecture politique. Sarkozy a dit qu’il ne soutiendrait aucun candidat. Il s’y tiendra. La gauche laisse entendre qu’elle veut abroger votre loi sur la suppression des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire… Le PS est toujours prisonnier des vieilles lunes soixante-huitardes. Or, cette loi a fait ses preuves puisque 95% des enfants qui se trouvent en situation d’absentéisme et dont le cas avait été signalé par l’inspecteur d’académie, ont retrouvé le chemin de l’école.]]>