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"Il faut un big-bang sécuritaire": retrouvez mon interview dans le JDD

Le projet de François Fillon en matière de sécurité va-t-il assez loin ? Oui. Les grands axes du projet de François Fillon sont très ambitieux : veiller à une meilleure exécution des peines avec la construction de 16.000 places de prison, faire de la lutte contre le terrorisme une priorité absolue en interdisant le retour des djihadistes et s’attaquer résolument à la délinquance des mineurs. Aujourd’hui, il est le seul qui peut réarmer l’Etat face aux menaces qui nous entourent et surtout restaurer l’autorité républicaine dans un pays qui a abandonné certains de ses quartiers à la loi des bandes et des casseurs.   Vous lui avez remis récemment des propositions sur le sujet…. Je lui ai remis quatre textes d’ores et déjà déposés à l’Assemblée nationale -deux relatifs à l’immigration, deux relatifs à la sécurité et à la justice –, qui comprennent près de 150 mesures concrètes qui pourraient être mises en œuvre dès l’alternance. Comme le souhaitait François Fillon, nous serons immédiatement prêts! Je plaide pour une méthode inédite qui consiste à traiter pour la première fois les questions de Justice et d’Intérieur dans une même approche, et à définir des moyens budgétaires pour les cinq années à venir afin de faire enfin de la sécurité une priorité nationale. Je souhaite qu’en 2025 l’Etat consacre 1% de son PIB à la sécurité et 0,5% à la justice. Cela représente un effort d’à peine 3 milliards d’euros supplémentaires par an – comparés aux 30 milliards pour la formation dépensés chaque année sans grande efficacité ! -, avec notamment la création de 11.000 postes supplémentaires dans la police, la gendarmerie et la justice. Au-delà des moyens nouveaux, je propose une révolution des services autour d’un grand ministère de la sécurité nationale et des mesures fortes: expulser les délinquants étrangers, faire payer la détention à ceux qui le peuvent, supprimer le juge d’application des peines, rendre obligatoire le dépistage de la drogue au lycée.   Mais est-ce compatible avec la volonté de François Fillon de maitriser les dépenses publiques ? François Fillon avait déjà annoncé un effort supplémentaire de 12 milliards d’euros pour la sécurité et la Défense. Je souhaite qu’on aille un peu au-delà, compte tenu des menaces qui nous entourent. En matière de sécurité, tous les clignotants sont au rouge. La France est une des premières cibles au monde du terrorisme islamiste. La délinquance du quotidien a atteint sous ce quinquennat des niveaux record et nous voyons bien que le trafic de drogue a imposé ses règles dans certains quartiers où les lois de la République ne s’appliquent plus. Pour les Français, c’est une des priorités majeures pour le prochain quinquennat. Il faut un big bang sécuritaire.   Que pensez-vous des propositions d’Emmanuel Macron sur le sujet ? Une nouvelle fois tout ça est très flou. Prenez la lutte contre le trafic de drogue. Où est le vrai Macron ? Est-ce celui qui dans son livre, cet été, souhaitait légaliser le cannabis ? Où est-ce celui qui ce week-end parle de le sanctionner plus fortement ? M. Macron est une girouette permanente dont les flèches oscillent entre danger et immobilisme. Dans les deux cas, cela ne présage rien de bon pour notre pays. Quant à ressusciter la vieille police de proximité qui avait fait exploser la délinquance sous M. Jospin, cela relève de l’incompétence la plus totale. Les policiers sont là pour élucider les crimes et délits, pas pour dialoguer dans la convivialité avec leurs auteurs.   S’il est mis en examen, François Fillon doit-il se retirer de la campagne ? François Fillon a dit que quoi qu’il arrive, c‘était désormais au peuple de trancher cette affaire. Je ne peux pas imaginer qu‘un magistrat nommé par François Hollande puisse en toute illégalité procédurale empêcher la première famille politique de France de disposer d’un candidat. Ce serait un scandale démocratique majeur.   Propos recueillis par Christine Ollivier.]]>