Mon actualité

Il faut recréer un secrétariat d’État autonome chargé de l’aide aux victimes

Les deux gouvernements d’Édouard Philippe ont un point commun inquiétant :  la suppression du secrétariat d’État chargé de l’aide aux victimes. Dans le premier gouvernement Philippe, le ministre de la justice a été chargé directement de cette mission.

Les associations d’aide aux victimes, en particulier celles créées après les terribles attentats de Paris le 13 novembre 2015 et de Nice le 14 juillet 2016, n’ont plus d’interlocuteur attitré.  Cette décision a provoqué leur colère, leur inquiétude et une incompréhension légitime.

Je veux m’associer aux familles de victimes et m’étonner de cette décision dangereuse. Le dispositif jusqu’alors mis en place avait démontré son efficacité et son utilité, avec la création d’une administration spécifique, condition sine qua non pour prendre en charge correctement les victimes.

Revenir sur ce dispositif est incompréhensible car les besoins des familles impliquent une coordination de plusieurs ministères : à la fois celui de la Justice, mais aussi celui de la Santé, de l’Emploi… C’est précisément dans son caractère interministériel que ce dispositif était performant pour la gestion du quotidien des victimes.

Dès lors, il apparaît urgent de rétablir le système antérieur, reposant sur deux piliers : un secrétariat d’État dédié et autonome, interlocuteur politique privilégié des victimes. Mais aussi le maintien du secrétariat général à l’aide aux victimes, administration spécialisée, avec un rattachement au Premier ministre qui doit s’impliquer personnellement, et rapidement, de ce dossier, en recevant les associations pour leur exposer sa feuille de route.

À l’heure où la menace terroriste n’a jamais été aussi forte, comme nous le rappelle la tentative d’attentat sur les Champs-Élysées, cette décision du Gouvernement ne constitue ni plus ni moins qu’une marche arrière auprès de nos concitoyens frappés par la barbarie islamiste.

C’est pourquoi je demande solennellement au président de la République de revoir dans les plus brefs délais cette situation dans le seul intérêt des victimes et d’une meilleure prise en compte de leur douleur.

]]>