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Éric Ciotti : « On ne doit pas devenir français par hasard »

INTERVIEW – Le député Républicain des Alpes-Maritimes milite pour une restriction du droit du sol en limitant l’acquisition automatique de nationalité aux ressortissants de l’Union européenne. LE FIGARO. – Ne craignez-vous pas d’être taxé de courir derrière le Front national ? Éric CIOTTI. – Ouvrons les yeux ! Depuis des mois, nous assistons à l’arrivée de dizaines de milliers de migrants, souvent entassés dans des boat people par des passeurs qui exploitent la détresse humaine. Ceux qui gagnent le territoire français sont attirés par un système social favorable. Ils sont même encouragés par les réformes socialistes qui conduisent à des régularisations et des naturalisations en masse. C’est l’honneur de notre pays que de protéger les réfugiés politiques, mais il est irresponsable de laisser croire que nous pouvons accueillir des migrants économiques. Vous redoutez un déséquilibre ? On ne doit pas devenir français par hasard. Sans quoi c’est la nation qui s’effrite. Voyez ce qui se passe à Mayotte ou en Guyane. À la maternité de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, plus de 2500 naissances par an ont lieu. Un record national, rapporté au nombre d’habitants! Or, près de la moitié des femmes qui y accouchent sont en situation irrégulière. La raison? L’accès quasi automatique pour leurs enfants à la nationalité française grâce au «droit du sol» renforcé par la réforme Guigou. Dans une République une et indivisible, on ne peut agir sur ces seuls territoires. Il faut régler le problème globalement. Quel modèle défendez-vous alors ? Un modèle d’immigration compatible avec nos capacités d’intégration et d’assimilation. La solution passe nécessairement par le renforcement des conditions d’accès à la nationalité par le droit du sol, qui s’appliquerait aux seuls enfants nés en France de parents ressortissants de pays de l’Union européenne. Les enfants de parents extracommunautaires n’obtiendraient plus automatiquement la nationalité française à leur majorité. Ils pourraient en revanche passer par la procédure classique de naturalisation. Je mesure combien cette remise en cause d’une situation établie récemment fait débat. Au-delà des naturalisations, il y ale regroupement familial, une réforme giscardienne… L’immigration familiale est devenue la première source d’immigration. Or, compte tenu de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, nos marges de restriction sont très limitées. Il faut, à mon sens, revoir la Convention européenne des droits de l’homme qui prive chaque État de sa capacité à gérer ses flux migratoires. Lire sur LeFigaro.fr]]>