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Eric Ciotti : « On n’a plus le droit à l’erreur en 2017 »

LA PROVENCE – Proche de Nicolas Sarkozy, Eric Ciotti sera rapidement désigné porte-parole de la campagne. Le député et président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes est un choix logique. D’abord parce qu’il vient d’un Sud choyé par Nicolas Sarkozy, ensuite parce qu’il incarne le discours très droitier que veut insuffler l’ancien chef de l’État. Enfin parce que, dans le jeu d’équilibre mouvementé avec Christian Estrosi, il prend à son tour du volume politique. Jusqu’à un éventuel ministère… La stratégie de Nicolas Sarkozy a-t-elle tout pour réussir ou est-elle un pari ? Je suis convaincu de sa réussite. Elle répond à une double évidence. Elle s’inscrit dans un contexte de déclin économique et social prononcé dans notre pays auquel s’ajoutent une crise identitaire et la menace sécuritaire. Ce contexte appelle à changer de raisonnement. Seul Nicolas Sarkozy est capable d’apporter ce changement. Nous avons la chance d’avoir plusieurs candidats d’expérience dans cette primaire. Le niveau sera élevé, mais Nicolas Sarkozy est l’homme de la situation. Qu’un ancien président incarne le renouveau apparait contradictoire pour beaucoup… On est à un tournant de l’Histoire. L’élection de 2012 a eu des conséquences dramatiques sur la politique française. On n’a plus le droit à l’erreur en 2017. On l’oublie un peu vite, mais Nicolas Sarkozy, fort de son expérience, a montré sa capacité et ses performances en situation de crise. Rappelons-nous la manière dont il a géré la crise financière en 2008 et a évité beaucoup de dégâts. Il a aujourd’hui la détermination et un projet qui tourne le dos à une sorte d’immobilisme. Un projet radical axé sur l’identité et l’autorité. Un changement radical, y compris vis-à-vis de ce qu’il a pu lui-même faire ? Oui, car le contexte est différent. Il y a dix ans, les menaces actuelles n’existaient pas. Nous avons aujourd’hui des trous béants dans nos frontières européennes. Tant qu’il n’y aura pas un nouveau Schengen, nous proposons la suspension du regroupement familial qui fait entrer la moitié des 28.000 migrants réguliers en France chaque année. Il s’agit aussi de restreindre le droit du sol pour qu’on ne brade plus notre nationalité. On veut restaurer la force de l’identité nationale. Un discours qu’on entend depuis longtemps au Front national… Le FN ne peut pas être le curseur de nos positions. Nous devons tracer notre route sans nous soucier de ceux qui sont à droite de la droite. Le FN est une impasse. S’il venait au pouvoir, les conséquences seraient dramatiques au plan financier, social, économique. Puisque les socialistes tournent eux-mêmes, on l’a vu avec Montebourg, la page de leur triste expérience, Les Républicains sont la seule alternative crédible. Ils sont les seuls à pouvoir appliquer ces idées. Pour cela, il ne faut plus être dans l’eau tiède, ni le politiquement correct. Ce qui oblige à délaisser la forme pour le fond. Est-ce pour cela que la candidature se fait à travers un livre-programme ? Les Français mesurent que le système actuel est à bout de souffle. La question des personnalités doit être dépassée. Qu’on n’arrivera pas à rapiécer ou raccommoder. Imposer une laïcité forte, par exemple, devra passer par des mesures fortes. En interdisant réellement les signes religieux dans l’école, les lieux de travail ou l’administration, en mettant fin aux menus de substitution dans les cantines. On doit aussi provoquer un véritable contre-choc fiscal en baissant les impôts sur le revenu et, pour les entreprises, en mettant fin aux 35 heures. Propos recueillis par F.T. pour La Provence]]>