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Eric Ciotti : « L’idéologie de la réforme pénale Taubira serait destructrice »

LE FIGARO – Député UMP des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti dénonce la procédure « expéditive » du débat sur la réforme pénale, au cours duquel la droite va déposer environ 400 amendements. Il y voit une manœuvre visant à recaser ensuite Christiane Taubira comme Défenseur des droits. Et met en garde contre les conséquences « destructrices » de l’adoption du texte en l’état.

LE FIGARO – Comment voulez-vous combattre le texte de la garde des Sceaux, Christiane Taubira ?

Eric CIOTTI – Le combat sera déterminé de la part de l’UMP. Ce texte recèle des dangers majeurs pour notre pays. A l’Assemblée, j’ai alerté mardi le premier ministre sur le risque d’explosion de la délinquance, s’il est voté (voir la vidéo).

Mais la droite n’a pas déposé beaucoup d’amendements…

Il y en a déjà 400 environ. Seulement voilà : le gouvernement a adopté la procédure d’urgence qui constitue un véritable déni de démocratie pour une loi si lourde de conséquences. Un débat limité à 30 heures, dont seulement 9 heures pour l’UMP, c’est une honte !

Pourquoi, à votre avis ?

On a quasiment jamais vu pour un texte de cette importance une procédure aussi expéditive. Clairement, il faut se demander si le gouvernement ne cherche pas une porte de sortie rapide pour pouvoir nommer sans attendre Christiane Taubira au poste vacant et très convoité de Défenseur des droits. Si c’est une procédure de convenance pour de petits arrangements entre amis sur le dos des Français, c’est un véritable scandale. Mais, vu les dégâts qu’elle a causés, je comprends l’urgence que Manuel Valls manifeste à exfiltrer la ministre de la Justice.

Et si le texte est voté malgré tout dans sa philosophie actuelle ?

Son idéologie serait destructrice. Moi je veux que ce texte revienne en commission. Car si le texte est voté, dans les conditions stupéfiantes que nous dénonçons à l’UMP, il faudra, un jour, si les Français nous portent au gouvernement, revenir sur ses dispositions les plus inquiétantes pour rendre justice aux victimes. Il faudra aussi revenir sur la loi pénitentiaire de 2009 que je n’ai pas votée. Face aux problèmes de sécurité immenses qui se posent en France, il nous faut une plus grande fermeté et surtout veiller à ce que les décisions de justice soient appliquées sans aménagements systématiques et exécutées.