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Eric Ciotti : « La sécurité ne sera jamais l’ennemie de la liberté »

Le député azuréen Eric Ciotti était hier l’orateur du groupe UMP sur ce projet de loi. Les élus de droite y sont dans l’ensemble plutôt favorables. Il explique pourquoi et dans quelle mesure… L’UMP votera ce texte sur le renseignement. Pour quelles raisons ? Ce texte constitue une avancée dans la protection des Français contre le terrorisme. Notre pays est exposé à une menace maximale de la part des terroristes islamistes, dont je mesure tous les jours l’ampleur à la présidence de la Commission d’enquête sur les filières djihadistes. Nous devons aujourd’hui rompre avec une forme de naïveté et nous doter de systèmes de détection des terroristes plus efficaces. L’enjeu de ce texte est de doter nos services de renseignement de nouveaux outils, notamment en matière d’interceptions de sécurité, pour pouvoir éviter le passage à l’acte. Concrètement, quelles sont les mesures que vous jugez positives ? Ce texte va permettre de resserrer les mailles du filet pour détecter tous les signes d’un projet terroriste. Les services de renseignement pourront, dans le cadre de procédures très réglementée, géolocaliser des véhicules, sonoriser des domiciles ou capter des données informatiques. Certains, notamment à gauche et au FN, jugent le texte liberticide… Je récuse cette opposition entre sécurité et liberté. Aujourd’hui, la première des menaces pour notre pays est la menace terroriste et la sécurité, pour moi, ne sera jamais l’ennemie de la liberté. Elle est au contraire la première garantie de la liberté. De plus, ce texte renforce aussi les moyens de contrôle sur les services de renseignement. Quels amendements souhaitez-vous voir pris en compte ? Ce qu’il y a dans ce texte est positif, mais il pèche par l’absence de propositions autres que celles relatives au renseignement. Il n’y a rien notamment sur le volet judiciaire. Il n’y a rien sur la prévention de la radicalisation en prison. Je propose pour ma part, avec constance, d’interdire le retour en France des djihadistes, l’ouverture de centres de rétention de sécurité pour les personnes présentant un risque majeur, le rétablissement des fouilles en prison, l’instauration d’une peine d’indignité nationale et la déchéance de la nationalité pour les djihadistes, l’application d’une légitime défense plus prononcée pour les policiers. Le gouvernement est malheureusement resté sourd jusqu’ici à nos propositions. Je le déplore car si ces dispositions ne sont pas adoptées, nous serons en retard d’une guerre contre les terroristes et il faudra à nouveau légiférer, alors que nous sommes déjà à la 3e loi depuis 2012. ]]>