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Eric Ciotti : "La fin du quinquennat sera une longue agonie"

Paris Match. Les candidats à la primaire de la droite se bousculent. Ne craignez-vous pas le trop plein ? Eric Ciotti. Devenir président de la République ne s’improvise pas, c’est l’aboutissement de toute une vie d’engagement et de convictions. Ceux qui privilégient leur petite stratégie de communication personnelle à l’intérêt général, prennent le risque de transformer cette primaire en théâtre de guignols. Tous iront-ils jusqu’au bout ? Naturellement, non. Seules les candidatures qui bénéficient d’un fort soutien seront validées en septembre. D’ici là tout peut se passer. Mais il est évident que la jurisprudence Hollande/Valls aiguise certains appétits. Avec seulement 3% d’intentions de vote à la primaire de la gauche en novembre 2010, François Hollande est devenu président de la République. Manuels Valls, avec 5%, est aujourd’hui Premier ministre. Que pensez-vous de la percée de Bruno le Maire, qui s’impose comme le troisième homme de cette primaire ? Bruno le Maire joue habilement sur l’envie de renouveau des Français. Il a fait une bonne entrée en campagne. Malgré tout, l’expérience des plus hautes fonctions de l’Etat sera déterminante. Vous pensez à Nicolas Sarkozy ? Je souhaite que Nicolas Sarkozy soit candidat. C’est lui qui a la meilleure analyse de la situation du pays. La France décroche : 6 millions de chômeurs, un déficit record, une dette qui explose, une menace terroriste permanente, des flux migratoires incontrôlés, des quartiers livrés au communautarisme… Seul Nicolas Sarkozy a le souffle et l’énergie nécessaires. C’est grâce à lui, à sa ténacité, à son travail, que la France n’a pas basculé dans le camp des pays en faillite en 2008. L’ancien président de la République souffre toutefois d’un rejet persistant d’une partie de son électorat ? Je ne perçois pas ce rejet sur le terrain, loin de là. A huit mois de la primaire, je n’accorde aucun crédit aux sondages qui portent sur un électorat dont on ne cerne pas les contours. L’entrée en campagne et le face à face entre les candidats changeront la donne. Les favoris d’aujourd’hui ne seront pas les élus de demain. Nicolas Sarkozy est, toutefois, deux fois mis en examen ? Personne n’a fait l’objet d’autant d’acharnement judiciaire. Pour autant, aucune procédure n’a jamais abouti. Je suis certain qu’il en sera de même pour les deux dossiers que vous évoquez : Bygmalion et l’affaire des écoutes. Votre choix semble fait ? Il n’est pas encore candidat officiellement. Je me prononcerai à ce moment. Pensez-vous que la loi El Khomri sera finalement votée ? Ce texte est déjà, avant même d’arriver au Parlement, totalement vidé de sa substance. François Hollande n’a plus de majorité à l’Assemblée nationale. L’avenir de cette loi me semble sans issue. Elle sera retirée dans quelques semaines, j’en prends le pari. Assiste-t-on à la paralysie du pouvoir actuel ? François Hollande a fait preuve, avant son élection, d’une duplicité absolue. Depuis, c’est le règne de l’incompétence et de l’incohérence. Lui et Manuel Valls sont désormais dans l’incapacité absolue d’agir. Pour l’électorat de gauche, il y a eu tromperie sur la marchandise. La fin du quinquennat sera une longue agonie.   Propos recueillis par Virginie Le Guay]]>