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Eric Ciotti : « Faire que mes idées soient appliquées »

NICE-MATIN. Quelques « hou hou » pour Christiane Taubira. Des commentaires cruels pour Najat Vallaud-Belkacem. La soirée des amis d’Eric Ciotti a eu parfois des airs d’OK Corral de la politique. Il faut dire que ces derniers mois, l’action du député de la première circonscription s’est beaucoup jouée sur la scène nationale. C’était tout l’objet de la réunion d’hier au cours de laquelle Eric Ciotti s’est posé en défenseur intransigeant d’une autorité qu’il fait rimer avec liberté. Il est revenu aussi sur les six mois où il a présidé l’enquête parlementaire sur les réseaux islamistes en France. Entretien. Réélu député des Alpes- Maritimes le 17 juin 2012, cette soirée au centre universitaire méditerranéen a une saveur particulière ? ERIC CIOTTI. C’est presque la date anniversaire c’est vrai ! Aujourd’hui, j’ai souhaité faire un bilan d’action pour rendre compte du mandat qui m’a été confié. Une activité parlementaire particulièrement intense. C’est un choix que j’assume. Je ne fais pas partie de ceux qui font de l’absentéisme à l’Assemblée. Ce soir (lire hier, N.D.L.R.) je reviens sur des sujets qui m’ont beaucoup mobilisé ces derniers mois. Et qui sont, hélas, au cœur de l’actualité. Vous partez de la commission d’enquête parlementaire sur les filières djihadistes ? Oui, six mois de travail avec à la clé un rapport qui sera remis jeudi matin au président de la République. Les six mois les plus riches en expérience personnelle depuis 8 ans que je suis député. Quelles mesures prônez-vous et qui sont « faciles » à mettre en œuvre dans ce rapport ? Il faut renforcer les moyens humains, matériels et budgétaires. Les dispositifs d’aujourd’hui sont conçus pour la surveillance de quelques dizaines d’individus. Aujourd’hui, il faut en surveiller plusieurs milliers. Rien que de janvier 2014 à aujourd’hui, le nombre de Français impliqués dans une filière djihadiste a été multiplié par trois! Les moyens n’ont pas suivi, même si certaines mesures sont à saluer. Nous n’avons pas pris l’ampleur du phénomène. Globalement, il faut renforcer tous les échelons : le pole judiciaire antiterroriste, le nombre d’enquêteurs, tes services de renseignement… On peut aussi mettre en place l’interdiction de sortie du territoire pour les mineurs, sauf autorisation des parents. Ce rapport fait consensus ? Oui, face à la situation d’extrême gravité que confirment ces travaux sur le terrorisme islamiste, il est clair qu’il faut aller très vite. C’est ce que je dirai jeudi à l’Élysée : nous sommes toujours en retard d’une guerre face au terrorisme. Les phénomènes d’immigration sont également au centre de ce bilan ? C’est encore de l’actualité nationale, internationale et… départementale, avec ce qu’il se passe à Menton ! Je suis rapporteur au sein de ma famille politique d’un texte sur l’asile qui sera présenté la semaine prochaine à l’Assemblée nationale. Concernant la situation aujourd’hui à la frontière entre Menton et Vintimille, il faut pouvoir reconduire ces gens chez eux. Il faut que l’Italie soit aidée par l’Europe. Mais aussi empêcher le départ depuis les côtes africaines. Il y a eu 64000 demandeurs d’asile l’an dernier en France Combien l’ont obtenu ? 20 % environ. Beaucoup sont déboutés du droit d’asile. Et parmi ces personnes sans droit ni titre de demeurer en France, la plupart ont détourné les procédures de demandes d’asile. En fait, la demande d’asile est devenue une voie légale pour une immigration illégale ! Il y a trois semaines, un rapport de la Coup des comptes indique que seul 1 % des déboutés a fait l’objet d’une reconduite à la frontière. Il faut ta même fermeté qu’en Australie. Fermeté et autorité (le titre de son dernier ouvrage, N.D.L.R.), c’est votre message ? La fermeté républicaine est une des composantes de l’autorité. L’autorité c’est la garantie de la liberté. C’est la garantie pour ne pas sombrer dans l’autoritarisme. Il nous faut trouver cet équilibre. La grande implication d’Eric Ciotti sur la scène nationale est-elle un indice sur son avenir ? Ça ne dépend pas de moi… J’ai le sentiment de faire mon travail de député. D’être fidèle à mes idées et mes valeurs. Avec une certaine constance ! Des sujets qui sont aujourd’hui d’actualité, comme le droit du sol, dans ma famille politique c’était des sujets qui n’étaient pas abordés. Quand Nicolas Sarkozy, samedi dernier devant moi, dit qu’il faut que le sujet soit tranché, je vois que mes combats ont avancé. Pareil lorsqu’en 2009, avec Lionnel Luca, nous étions les seuls à nous opposer à la loi Dati. Aujourd’hui, c’est bien différent ! Mon seul objectif est de défendre mes idées et de faire en sorte que demain, elles puissent être mises en œuvre par un gouvernement. On ne reviendra au pouvoir et on le conservera uniquement si nous sommes crédibles sur ces questions-là. ]]>