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Eric Ciotti élu président de la commission d'enquête sur les djihadistes

NICE-MATIN – Le député Eric Ciotti a été élu ce mercredi président de la commission d’enquête parlementaire qui doit faire des propositions pour lutter contre le phénomène djihadiste. NM – Pourquoi une commission d’enquête ? J’ai proposé la création de cette commission au lendemain du 23 septembre alors que trois djihadistes, qui devaient être interpellés à leur retour de Syrie, s’étaient évaporés quelques heures dans la nature.À l’époque, cette situation avait choqué et inquiété. La commission d’enquête a pour objet la surveillance des filières et des individus djihadistes. Il y a urgence ? Elle s’installe à un moment où le risque terroriste est maximal, notamment de la part de certains groupes islamistes radicalisés.Cette menace est présente partout dans le monde : 130 enfants assassinés mardi à Peshawar, Hervé Gourdel en septembre, la multiplication d’attentats.Notre pays, engagé dans le conflit contre l’État islamique, est une cible. Ce contexte nous impose un devoir d’unité nationale. Je conduirai ces travaux en tournant le dos à la polémique. Les services de surveillance sont-ils dépassés ? Non, nous avons la chance d’avoir les meilleurs services antiterroristes au monde.Sans qu’on le sache, ils nous ont déjà évité des drames majeurs.On a récemment évoqué publiquement les menaces qui ont plané sur le dernier carnaval de Nice. En France, le djihad, c’est combien de divisions ? Les départs de ressortissants français sont très importants : ils concernent 1200 personnes, dont 700 qui ont été ou sont encore en Syrie et en Irak.Moins de 200 sont revenues en France et sur ce nombre 130 ont fait l’objet d’une procédure judiciaire et 76 sont emprisonnées. Comment nous adapter ? Nos services étaient bien calibrés lorsqu’il y avait quelques dizaines de départs. Je pense que nos moyens doivent être renforcés. Comment la commission va-t-elle travailler ? Nous allons auditionner les ministres de l’Intérieur et de la Défense, les services judiciaires, de renseignements, la police… Nous regarderons ce qui se fait en Angleterre, qui a recours contre ses djihadistes à la déchéance de la nationalité, une mesure que je soutiens. Nous étudierons la situation au Danemark où ont été mis en place des centres de « déradicalisation ». Nous regarderons aussi ce qui se passe dans nos prisons, qui sont souvent des foyers de radicalisation.Nous formulerons des propositions qui seront remises dans six mois au plus tard au bureau de l’Assemblée.  ]]>