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Valeurs Actuelles: « Emmanuel Macron, c’est l’extrémisme de la communication »

“On n’a eu qu’une politique d’illusions et d’esbroufes”, déplore le député LR des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, qui dresse pour Valeurs actuelles le bilan des deux premières années de mandat du président de la République. Entretien.

Que ressort-il des deux ans de mandat du président de la République ?
Ces deux ans sont caractérisés par une politique injuste et inefficace. Injuste parce que cette politique n’a profité qu’à une infime minorité de Français. Et inefficace parce qu’elle est dépourvue, sur la plupart des grands domaines de préoccupation des Français, de résultats concrets. Le bilan du mandat d’Emmanuel Macron, c’est de la communication, des débats, des commentaires, des commissions, des palabres… Ni les actes et encore moins les résultats ne sont au rendez-vous. Depuis deux ans, nous avons plus de dépenses publiques, des déficits qui sont devenus les plus élevés d’Europe, un niveau d’endettement qui a atteint des sommets et en conséquence, des impôts toujours plus élevés. On est très loin de cette grande révolution qui était annoncée sur le plan économique. Mais on peut aussi dresser le même bilan sur les questions de sécurité ou migratoires. Jamais autant d’étrangers ne sont rentrés en France ces dernières années. Jamais autant de violence n’a été présente dans les rues de France.

Emmanuel Macron se disait être un président réformiste sans lien avec les clivages politiques traditionnels. Aujourd’hui, il est vu comme le président des élites. Qu’en pensez-vous ?
Ce qui est clair, c’est que la réforme n’a jamais été au rendez-vous. Qui dit réforme, dit courage. Or, il a manqué terriblement de courage au cours de ces deux dernières années. Il ne s’est pas attaqué à la dépense publique. Il ne s’est pas attaqué aux 35 heures. Il n’a pas modifié l’âge de départ à la retraite. Là étaient les vraies réformes. En conséquence, on n’a eu qu’une politique d’illusions et d’esbroufes. Seule, en effet, une infime minorité a profité de la politique d’Emmanuel Macron: ceux qui l’ont massivement aidé dans sa campagne en ont tiré les bénéfices. Ce qui n’est pas le cas de l’immense majorité des Français.

« Je ne crois pas que les Français se laisseront abuser »

Lors du « grand débat », Emmanuel Macron a fait son mea culpa. Est-ce que ça a marché selon vous ?
On ne gouverne pas à coup de mea culpa. Je préférerais un chef de l’État qui fixe le cap, qui le suive avec courage et détermination, plutôt que cette valse d’hésitation sur fond de communication débridée et de coups médiatiques répétés. Ce dont a besoin la France, c’est de sérieux, de responsabilité et pas de mea culpa. Les mea culpa répétés ne font que traduire les échecs multiples.

Sa popularité est en train de remonter. Est-il capable de remporter la présidentielles de 2022 ?
Je ne crois pas que les Français se laisseront abuser. Aujourd’hui, Emmanuel Macron mise tout pour sa réélection sur un duel mortifère avec les extrêmes. Il a voulu installer cette idée qu’il n’y avait que lui ou le chaos. Les Républicains, lors de cette campagne européenne, sont en train de démontrer qu’ils représentent une alternative crédible et responsable à cette sombre perspective, donc je ne crois pas à la réélection de Monsieur Macron parce que les Français ne se laisseront pas abuser deux fois.

Comment décrire Emmanuel Macron en une phrase ?
Pour moi, Emmanuel Macron, c’est l’extrémisme de la communication. C’est une méthode de gouvernement qui ne repose que sur l’illusion et sur la communication au détriment du courage et de l’action.