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Débat Le Parisien : « l’Italie a mis un terme a la passivité européenne face à la crise migratoire. »

Après le refus de l’Italie, l’Espagne a accepté hier d’accueillir l’« Aquarius » avec ses 629 migrants à bord. L’attitude des Européens et du gouvernement français est à nouveau en débat. Pour le député LR des Alpes-Maritimes, l’Italien Salvini montre le bon exemple à l’Europe.

 La France aurait-elle dû en faire plus face à la situation de l’« Aquarius » ?

C’est une affaire italienne et européenne. J’ai été choqué par les leçons de morale, quasiment insultantes, du président Macron à l’Italie. L’Italie fait face toute seule à un choc migratoire d’une grande ampleur. Devant la passivité de l’Europe, le nouveau gouvernement a décidé d’y mettre un terme. Personnellement, je respecte ce choix.

Vous approuvez la décision du ministre italien Salvini de fermer les ports aux bateaux secourant les migrants ?

C’est une décision ultime, mais qui était indispensable. Je suis persuadé que la décision de l’Italie va considérablement limiter les passages en Méditerranée. Elle va créer un choc salutaire qui fera changer d’attitude les Européens. Sous mandat de l’ONU, il faut empêcher, y compris dans les eaux territoriales libyennes, le départ des bateaux de passeurs. Et s’ils ont pris la mer, il faut les arraisonner et les ramener sur les côtes de départ. Pour cela, dotons de plus de moyens l’agence Frontex et développons les opérations navales en Méditerranée. C’est en Afrique même qu’il faut agir, quand les embarcations ont pris la mer il est déjà trop tard. Quant aux ONG, sous couvert de générosité, elles ont consciemment ou inconsciemment contribué à faire prospérer le sinistre commerce des passeurs. Ceux-ci les considèrent comme le dernier chaînon pour arriver en Europe.

Mais les Européens ne peuvent pas rester inertes devant des personnes en péril…

Des opérations de secours pour sauver des gens sur des bateaux sont naturellement toujours possibles. Mais c’est à l’Etat de s’en charger, il ne peut pas déléguer cette tâche aux ONG. Aux Etats européens désormais de se mobiliser et d’agir.

Plus globalement, que doit faire la France ?

Au lieu d’attaquer l’Italie, la France devrait s’en montrer plus solidaire. Or l’attitude d’Emmanuel Macron risque d’avoir des conséquences très lourdes. Si demain l’Italie décide d’ouvrir la frontière franco-italienne à Vintimille, ce sont pas moins de 500 000 étrangers en situation irrégulière qui pourraient arriver en France à destination de Calais. Je suis élu des Alpes-Maritimes, je sais que les autorités de l’Etat sont terrifiées par cette menace. Je ne souhaite pas que, demain, Nice ou Marseille deviennent de nouveaux Lampedusa.

Interview publiée dans Le Parisien le 13 juin 2018