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Brétigny – Trappes : "Manuel Valls dissimule la vérité"

INTERVIEW – Éric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, revient sur les événements de Trappes et de Brétigny. Le JDD : Comment comprenez-vous les heurts qui se sont déroulés vendredi soir à Trappes ? Eric Ciotti : Cela traduit, hélas, une évolution particulièrement préoccupante : l’avancée des communautarismes et le recul des principes républicains. Le gouvernement, qui veut minimiser la portée de ces émeutes, est d’une extrême faiblesse face à ces violences d’origine communautaire. La vérité, c’est que l’autorité républicaine ne fait plus peur car la sanction, trop peu appliquée, n’est plus dissuasive. Ce qui est en cause, à Trappes comme lors des violences de Brétigny, avec cette violence qui, malgré les tentatives de dissimulation du gouvernement, a bien eu lieu au moment d’un drame épouvantable, c’est que pour certains, la loi de leur bande ou la loi de leur communauté est supérieure à la loi de la République. Vous pensez que le gouvernement dissimule, voire minimise ? Le PS vous accuse de polémiquer. À Trappes, on voit bien qu’on tente d’affaiblir la portée d’événements d’une extrême gravité, à Brétigny, on est face à une entreprise de dissimulation d’État. On a voulu masquer la réalité, heureusement que des syndicalistes policiers courageux ont fait éclater la vérité. C’est une attitude globale depuis la nomination de Manuel Valls au ministère de l’Intérieur : très clairement, on est en permanence dans une entreprise de dissimulation de la vérité : la violence dans notre pays explose. Manuel Valls a condamné des « violences inacceptables ». Il n’est pas assez ferme ? Avec le ministre de l’Intérieur, on est en permanence dans des discours très fermes mais rien ne suit derrière. Tous les actes de Manuel Valls contredisent les propos du même Manuel Valls. Quand j’entends que la personne qui a été arrêtée et dont les émeutiers cherchaient vendredi soir la libération par la violence a été relâchée, je suis extrêmement inquiet. Cela veut dire que la République ne relève pas le défi que des provocateurs lui ont lancé par la force. Ces messages de laxisme, qu’ils viennent de Christiane Taubira ou de Manuel Valls, se multiplient et introduisent dans notre pays ce sentiment que la loi de la République peut être sciemment violée sans qu’il n’y ait une réaction d’une grande fermeté. À l’origine de ces heurts, il y a le contrôle d’une femme qui portait un voile intégral. La loi contre la burqa votée sous Sarkozy est-elle efficace ? C’est une bonne loi, une loi indispensable car c’est une loi garde-fou du vivre-ensemble. J’aimerais qu’elle soit appliquée avec encore plus de détermination. On ne peut pas transiger sur l’application d’un tel texte, qui est au cœur du maintien du pacte républicain.]]>