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Asile, immigration : pour Eric Ciotti, « la France n'assume pas une politique de fermeté »

Combien coûte à l’État l’accueil des migrants ? On constate une situation qui, malgré des moyens budgétaires supplémentaires, continue à s’aggraver. Nous avons accueilli 80 000 demandeurs d’asile en 2015 (déjà en augmentation de 24% par rapport à 2014). Nous serons à la fin de l’année autour de 90000. Et 100000 en 2017. Le coût de l’asile s’évalue autour du milliard d’euros en coût direct. Ce qui ne comprend pas les frais d’éducation et de santé. Pour cela, si on s’appuie sur les chiffres de la Cour des comptes, qui a estimé le coût de l’asile en fonction d’un demandeur (13624 euros par an) et d’un débouté (5528 euros par an), on arrive à plus de deux milliards d’euros. C’est un coût global pour la société extrêmement important. Et un système qui fonctionne mal. C’est-à-dire ? J’adhère bien évidemment au principe fondamental de l’asile, qui consiste à accueillir ceux qui sont persécutés. Mais aujourd’hui, le système est perverti. Et c’est devenu un moyen légal pour l’immigration illégale. Le taux de protection est d’environ un tiers. En 2016, 35% des demandeurs obtiendront un titre de séjour après examen de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et de la Cour nationale du droit d’asile. Les autres n’ont donc plus rien à faire en France. Ils sont des déboutés qui devraient être expulsés vers leur pays d’origine. Quelles sont les failles du système ? On constate, et je l’ai dénoncé, une quasi non-application du protocole de Dublin [qui consiste à faire étudier les demandes d’asile par le premier pays européen d’entrée, Ndlr]. Aujourd’hui les demandes sont traitées en France. C’est une première faille. La plus grave étant que seuls 6% des déboutés du droit d’asile font l’objet d’une procédure d’éloignement. D’où la situation: les déboutés perturbent le système. Ils représentent un coût important. Ralentissent les délais d’instruction, qui sont déjà très longs (environ 6 mois), là où l’objectif était de 90 jours. Je le dis, le gouvernement ne fait pas ce qu’il faut. Accueillir les réfugiés politiques, oui. Mais il faut expulser les autres. L’asile contribue à augmenter les flux migratoires de façon inconsidérée. La France n’assume pas une politique de fermeté, gage d’humanité. L’Angleterre qui ne prend pas sa part, l’Italie qui menace de ne plus abonder au budget européen… Cela ressemble fort à une faillite collective ? Bien entendu. C’est pour ça qu’il faut revoir tous nos dispositifs. Schengen est mort. Il faut arrêter l’ouverture des frontières prônée par certains. Les frontières sont poreuses, il faut renforcer les contrôles. Je dénonce au passage les coups de force des passeurs qui favorisent cette inhumanité, on l’a vu dans notre département à Tende. S’il y a des passeurs en Méditerranée, c’est qu’il y a des complices dans notre pays. Dans la Roya! Je me réjouis du rapide démantèlement du site de Saint-Dalmas. Et je demande une application très ferme de la loi contre les No Borders et les passeurs qui font commerce de la détresse humaine. – PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME BERTOLINO  ]]>