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Face à la rédaction de Nice Matin – Ciotti répond aux enseignants

L’école  au cœur de l’actualité. Et pas seulement parce que parents et enseignants ferraillent depuis quelques semaines contre le projet sur les rythmes scolaires défendu par le ministre de L’Éducation nationale Vincent Peillon. La question de l’avenir de notre modèle, de celui de nos enfants et des moyens nécessaires pour relever les nouveaux défis, est clairement posée. Les politiques comme la communauté éducative peinent à apporter des réponses concrètes et durables aux difficultés rencontrées par les élèves. Autant de sujets évoqués hier à l’occasion de notre débat organisé au siège de Nice- Matin. Autour de la table : Eric Ciotti, auteur de la loi sur l’absentéisme, abrogée depuis le mois dernier, Evelyne Ragot (FCPE), Pierre Schorter (PEEP), Alain Galan (SNES) et Nicolas Cérami (proviseur du lycée du Parc Impérial).

De phénomène inquiétant, l’absentéisme des élèves est devenu un fléau scolaire. En France, 10 % des élèves cumuleraient plus de dix demi-journées d’absence non régularisées par les parents. Inexistant à l’école, cet absentéisme chronique concernerait, selon le SNES, syndicat enseignant, 5 % des collégiens, 7,5 % des lycéens et 20 % des élèves en lycée professionnel. Pour lutter contre ce problème majeur, il y a eu la loi Ciotti.

Porté par le député des Alpes-Maritimes, ce texte prévoyait tout un dispositif gradué : depuis l’accompagnement des familles pour leur, (ré)apprendre à exercer leur autorité sur leurs ados rebelles, jusqu’à la suppression des allocations familiales, ultime sanction pour les parents défaillants. Entre son adoption (septembre 2010) et son abrogation, le 17 janvier dernier, cette loi a vécu une année scolaire et quatre mois. « Et pas sur l’ensemble du territoire national, puisque les départements socialistes ont refusé de l’appliquer par pure idéologie », déplore Eric Ciotti. Tout en regrettant cette trop brève application, le député de Nice jure que ce système était efficace pour remettre les élèves sur le chemin de l’école. Et de dresser le bilan chiffré : « Entre janvier2011 et mars 2012, il y a eu en France près de 80000 signalements, 60 000 avertissements, 22 000 seconds signalements, 1400 demandes de suspensions des allocations familiales, 619 suspensions effectives dont 142 ont été rétablies. Dans les Alpes-Maritimes, ce dispositif a conduit, en l’espace de deux ans, à une baisse effective de 20 % de l’absentéisme scolaire. Depuis la suppression de ce dispositif sur-mesure, il n’existe plus rien. Je le regrette. »

Sauf que parmi les participants à ce débat organisé par notre journal, tous ne partagent pas les mêmes points de vue. « Ce dispositif stigmatisait les familles en difficulté sans réelle efficacité », estime Evelyne Ragot présidente des parents d’élèves FCPE 06. « 11 existe d’autres solutions que de supprimer les allocations », ajoute Pierre Schorter de la PEEP. Pour Alain Galan, du SNES (syndicat enseignant) « Instauré et supprimé par idéologie, ce dispositif ne marchait pas. Parce que l’absentéisme scolaire est extrêmement complexe à appréhender et à traiter. »

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