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Éric Ciotti : « S’abriter derrière l’Etat de droit pour ne pas agir est une erreur tragique »

Après Paris, Nice et maintenant Saint-Etienne-du-Rouvray, Daesch frappe partout. Faut-il avoir peur de ce terrorisme qui frappe désormais n’importe où, n’importe quand ? La France est une des premières cibles de l’Etat islamique. Notre pays constitue une cible privilégiée parce qu’il s’est engagé sur des théâtres d’opérations extérieures contre l’islamisme, parce qu’il porte les valeurs de la laïcité, parce que c’est le pays de la liberté. Nous concentrons donc la haine des barbares qui nous ont déclaré une guerre. C’est une guerre contre la civilisation. Personne n’est à l’abri. L’attaque contre une église et l’assassinat d’un prêtre, c’est une façon de frapper nos racines chrétiennes. Et on doit craindre la répétition de tels actes.   Ne fallait-il pas éviter la polémique à propos de l’attentat de Nice ? L’unité nationale, face au terrorisme, est une exigence nécessaire, mais pas suffisante. J’ai voté tous les textes présentés par le gouvernement destinés à combattre le terrorisme, je n’ai, par conséquent, aucune leçon à recevoir de la part du Gouvernement. Mais, pour moi, l’unité nationale ne peut signifier l’inefficacité nationale. L’opposition est dans son rôle quand elle demande le renforcement de la législation actuelle. Et si l’attentat de Nice a posé des questions, je n’ai pas souhaité, pour ma part, entrer dans quelque polémique que ce soit.   Etes-vous convaincu que la droite aurait fait mieux que la gauche ? Personne ne peut dire qu’il aurait réussi à éviter les attentats. Ce dont je suis certain c’est qu’aujourd’hui notre dispositif de protection n’est plus adapté et que notre devoir est d’élever les dispositifs qui permettent de prévenir les attentats.   Y a-t-il une responsabilité particulière des juges de la liberté qui ont permis au tueur de Saint-Etienne-du-Rouvray d’agir ? Quand il y a un tel échec, il y a forcément des responsabilités. Les juges ne peuvent pas être les seules personnes irresponsables dans notre pays.   Peut-on gagner cette guerre contre le terrorisme ? Il faut se donner les moyens de la gagner. Quand j’entends François Hollande, je suis stupéfait par la naïveté de son discours. Chaque fois, après chaque attentat, les mêmes mots, les mêmes antiennes. Les Français sont lassés. Ils veulent des actes. Or ce que l’on retient des discours de François Hollande, c’est qu’il ne veut rien changer, disant qu’il ne faut pas toucher à l’Etat de droit. Mais nous sommes dans une démocratie. Et le Parlement doit être et peut être, éventuellement saisi pour adapter notre Constitution. S’abriter derrière l’Etat de droit pour ne pas agir est une erreur tragique. Combien faudra-t-il de morts pour que le Gouvernement évolue et oublie ses blocages idéologiques ?   Redoutez-vous une récupération du dossier terroriste par le Front national ? Rien ne serait pire que l’accaparement de ce dossier par le Front national. Le FN n’a pas les bonnes solutions. Mais aujourd’hui, il est clair que les socialistes ont échoué à protéger les Français. Demain, la seule alternative ce sont les Républicains qui la portent. La France a besoin d’un chef de guerre qui anticipe la menace, qui porte des projets courageux, qui porte le combat à l’extérieur comme à l’intérieur, qui réarme notre pays, militairement et moralement. C’est à notre famille politique que cet énorme défi est lancé. Je ne me résous pas à une alternative entre l’extrémisme du Front national qui n’apporterait que du malheur à notre pays et à l’inefficacité de la gauche. Il y a une voie courageuse. Aujourd’hui, la France a besoin d’être protégée. Elle a besoin d’un chef de guerre. En conscience, je suis convaincu que celui qui a ces qualités, c’est Nicolas Sarkozy.   Propos recueillis par Philippe Reinhard.    ]]>